La Haute autorité de santé (HAS) a actualisé ses recommandations de bonnes pratiques de 2005 sur la prise en charge par le pédicure-podologue du pied de la personne âgée.
Les nouvelles recommandations de la HAS sur le pied de la personne âgée
En partenariat avec le Collège national de pédicurie-podologie, la Haute autorité de santé (HAS) a publié en décembre 2020 une nouvelle version de sa recommandation de bonnes pratiques de 2005 sur « Le pied de la personne âgée : approche médicale et prise en charge de pédicurie-podologie » à l'intention principalement des pédicures-podologues, médecins généralistes, gériatres, médecins-coordonnateurs, infirmières, kinésithérapeutes et ergothérapeutes. Il s'agissait, 15 ans après, de prendre en compte les dernières données de la science et les évolutions du champ d'exercice du pédicure-podologue (voir encadré).
Il est tout d'abord recommandé au médecin de premier recours, dans le cadre d'une consultation régulière auprès de ses patients, d'effectuer un examen clinique attentif des pieds de toute personne âgée. Trois fiches-outils l'aident à orienter le patient âgé vers un pédicure podologue, à évaluer le risque pour un patient diabétique et pour un patient à risque de chute. En miroir, il est recommandé au pédicure podologue qui voit un patient de 60 ans et plus de réaliser un bilan diagnostique initial (partie 1).
Bilan diagnostique et traitements
Les parties 2 et 3, beaucoup plus développées, concernent le bilan diagnostique et les traitements.
Le bilan diagnostique repose sur un examen analytique et fonctionnel du pied. Il comprend un examen de la peau et des ongles, un bilan morphologique du pied, un examen articulaire, neurologique (déficit moteur, perte de sensibilité superficielle et profonde, évaluation de la proprioception...), musculaire, une évaluation de l'équilibre statique/dynamique et de la posture, ainsi qu'une évaluation des capacités fonctionnelles des jambes et de déplacement. En ce qui concerne les traitements, ils sont précédés par l'hygiène et l'éducation thérapeutique puis détaillés en traitements instrumentaux et par orthèses. Ils sont développés pour certaines pathologies spécifiques comme le risque de chute, le diabète, l'obésité, la sarcopénie, les effets secondaires des traitements anti-cancéreux, la polyarthrite rhumatoïde, les maladies neurodégénératives. Neuf fiches-outils sont directement destinées aux pédicures-podologues.
Pour l'avenir, il est recommandé de développer l'information des personnes âgées sur la santé de leurs pieds et la communication entre les pédicures-podologues et les autres professionnels de santé. La recherche scientifique devra également valider les outils de mesure utilisés, évaluer les traitements prescrits et recueillir des données épidémiologiques françaises.