Soigner des plaies quand on peut les éviter, est un pis aller. Des outils de prévention des escarres existent, il faut les utiliser, sans oublier l'accompagnement constant et attentif que l'état de certains résidents nécessite.
Les outils de prévention des escarres
Compression du corps, cisaillements, frictions répétées, humidité, difficile d'y échapper lorsque le corps ne répond que très partiellement à la volonté, voir pas du tout, ou que le résident est en fin de vie. La prévention des escarres en ehpad est un enjeu important, tout autant que dans un établissement sanitaire. Les mêmes facteurs y sont à l'oeuvre : immobilité, maintien d'une posture allongée ou assise, sensibilité aux pressions, incontinence, fonctions vitales dégradées...
L'ensemble des outils disponibles pour les établissements sont disposés par les fabricants et distributeurs en tableaux classés suivant le niveau de risque encouru par le résident. Ce risque est évalué suivant une classification anatomo-clinique composée de 4 stades (classification du National Pressure Ulcer Advisory Panel).
Stade 1: altération observable d'une peau intacte
stade 2 : perte d'une partie de l'épaisseur de la peau (escarre superficielle)
stade 3 : perte de toute l'épaisseur de la peau avec altération ou nécrose du tissu sous-cutané
stade 4 : perte de toute l'épaisseur de la peau avec destruction importante des tissus, ou atteinte des muscles, des os,ou des structures de soutien.
La plupart des fabricants de coussins, matelas ou supports divers se réfèrent à cette classification mais aussi aux échelles de risques. Il en existe plusieurs : échelle de Norton, de Waterloo ou de Braden. L'utilisation de l'échelle de Braden est en France recommandée même si sa valeur prédictive pourrait être améliorée. L'échelle de Braden comprend plusieurs types de mesures: perception sensorielle, humidité, activité, mobilité, nutrition, friction et cisaillement.
Dans les Ehpad, la localisation des escarres n'est pas différente de celle constatée à domicile ou à l'hôpital : région sacro-coccygienne et talon arrivent au premier plan; trochanter, acromion, côtes ensuite suivant la position de la personne.
Pour les personnels soignants, la mise en place de mesures de prévention se traduit par la reconnaissance des facteurs de risque du résident et du choix du support adéquat. Les supports utilisés auront pour fonction de diminuer la pression en un point donné pour la répartir sur une plus large surface du corps : lits en mousse, matelas, surmatelas, coussins de siège, accessoires divers de positionnement, talonnière et coudière en fibre ou en mousse.
Ces supports peuvent être classés en différentes catégories : support statique en matériau qui se conforme au patient, support dynamique travaillant de façon discontinue, support dynamique s'adaptant au corps de manière continue.
Les matelas sont composés de mousse de densités et d'épaisseurs différentes, certains avec mémoire de forme, d'autres en plusieurs parties, avec des plots (matelas gaufrier de Pharmaouest par exemple) ou des alvéoles, des surmatelas sous forme de boudins gonflables ou en mousse, ainsi que des housses, certains sont proposées avec revêtement antibactérien, d'autres avec un système de flux d'air permettant d'éliminer l'humidité excessive entre la peau et le matelas (Skin IQ d'Arjohuntleigh).