Les patients d'abord
Avec l'ouverture de la Paris Healthcare Week, la santé est ce mois-ci à l'honneur. On pourrait bien sûr évoquer les formidables avancées médicales, la digitalisation des établissements et la très attendue intelligence artificielle pour faciliter le travail des soignants et diminuer les risques d'erreurs, le développement de la télémédecine, l'efficience de l'hôpital, pourtant en tension permanente...
Mais on pourrait aussi parler des patients. Des patients mieux informés, plus exigeants et engagés dans leur prise en soin. Avec le développement de l'éducation thérapeutique, l'observance est meilleure. Les patients reconnaissent les effets indésirables ou secondaires de leurs traitements, parfois mieux que leur propre médecin. Et ils le font savoir. Ils attendent que leur parole et leur expérience soient reconnues et considérées pour devenir des partenaires légitimes et actifs.
Comment mieux écouter cette parole et cette connaissance acquise de l'expérience ? C'est la question posée sur le Plateau de la Fondation Korian le 12 avril dernier, en présence d'associations de patients très engagées dans cette reconnaissance. C'est aussi l'objectif poursuivi par l'Université des Patients qui diplôme des patients devenus experts de leur pathologie, pour en faire des interlocuteurs dont l'expertise est valorisée auprès des médecins, des familles et naturellement d'autres patients.
Reste à savoir comment appliquer ces avancées au secteur médico-social où la parole et le ressenti des vieilles personnes restent mal pris en charge, par manque de disponibilité ou de formation des personnels mais aussi parce qu'elles souffrent souvent de troubles cognitifs... Et que dire de la iatrogénie médicamenteuse non étudiée (7 médicaments différents sont délivrés chaque jour en moyenne et par personne)...
Emmanuel Macron a annoncé, le 12 avril sur TF1 puis le dimanche 16 avril sur BFM TV, une réorganisation profonde de l'hôpital pour donner plus de moyens notamment aux services d'urgence. Mais il semble aussi vouloir engager une sanitarisation des EHPAD. « On va changer les choses », a t-il déclaré, et "réfléchir à la création d'un 5ème risque de la sécurité sociale". Les propositions sur ce point sont attendues pour la fin de l'année 2018.
La curiosité et l'impatience grondent déjà...