Les plus âgés mobilisés contre l'âgisme
Ce mois-ci, un collectif de résidents d'Ehpad s'est mobilisé pour tenter d'assouplir les règles sanitaires. Ils revendiquent le droit de recevoir leurs proches dans leur chambre, en toute intimité, arguant que « Les jours, les semaines, les mois, pour eux, comptent quadruple ».
Dès lors pour les fédérations s'est posée la question d'une discrimination inversée. Doit-on maintenir en « isolement » des résidents vaccinés, parce que certains, par choix ou contre-indications médicales, ne peuvent recevoir les deux doses recommandées ? La question du glissement a été maintes fois évoquée, et considérée, si l'on en juge par la création, mi-février, d'un comité stratégique de lutte contre l'isolement des personnes âgées par Brigitte Bourguignon.
Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) est aujourd'hui interrogé sur cette question de la discrimination. Alors que dans le même temps, débats et sondages se multiplient autour de l'opposition des générations. Qui a le plus souffert durant la crise ? Qui doit-on vacciner en premier, les plus fragiles ou ceux qui « perdent leur jeunesse » ? On a même entendu que « les plus vieux n'en avaient pas besoin puisqu'ils allaient bientôt mourir »... Au coeur de ces polémiques, il y a surtout, et d'abord, une question d'éthique, de choix de société.
Mais le formidable dans cette crise, si on peut parler de formidable, c'est qu'elle nous oblige tous, institutions, acteurs de terrain, et même relais presse, à penser la société que nous voulons construire, et désormais, à poser des actes concrets.
Architecture, habitat, soins, liens intergénérationnels, solidarités de proximité, restauration, déchet, environnement... Tout cela dépend de nous ! Et ça, c'est peut-être une très bonne nouvelle !