Après deux allers-retours à l'Assemblée Nationale et au Sénat, le projet de loi de l'Adaptation de la Société au vieillissement vient enfin de passer un cap. Il sera de nouveau discuté fin octobre au Sénat. Pour les professionnels, ces va-et-vient peuvent sembler interminables. Cependant les représentants des professionnels ont été consultés, des milliers d'amendements ont été proposés, quelques dizaines retenus. C'est la démocratie en action. La loi devrait être votée définitivement à la fin de l'année.
Reste que la problématique financière n'attend pas et sera encore pour longtemps au coeur des évolutions aussi bien du sanitaire que du médico-social*. Dans son étude prospective** Astérès prévoit que le déficit de l'assurance maladie sera encore le moteur principal des réformes du secteur sanitaire en 2030. Que restera-t-il pour le médico-social dont le développement est singulièrement ralenti ces dernières années, faute d'argent, alors que la population très âgée continue inexorablement d'augmenter ?***
Heureusement certains dispositifs commencent à décloisonner les différents acteurs de santé : MAIA, PAERPA... Certains outils fonctionnent plutôt bien comme les Contrats Locaux de Santé et on commence à savoir ce qu'est un territoire de santé pertinent. Les professionnels contractualisent, se parlent, collaborent. La télémédecine offre des perspectives à la fois économiques et de mieux être pour les personnes âgées en établissement comme à domicile. Les pôles gérontologiques développent des équipes mobiles en gériatrie, psychiatrie, soins palliatifs... Bref, les initiatives foisonnent, le maillage est en cours, ça bouge****. S'il existe encore un frein c'est celui mis par les administrations (les silos comme on dit), qui tardent à faire la même démarche...
* Voir le PLFSS 2016 révélé le 24 septembre 2015
** Etude prospective, La santé en 2030. Astérès.
*** Le vieillissement de la société a un impact sur les dépenses de santé. Ainsi les dépenses de soins de longue durée aux personnes âgées sont passées de 4,9 milliards d'euros en 2004 à 10,4 milliards en 2014, et de 4 milliards à 8,8 milliards pendant la même période pour les soins en EHPAD et USLD.
****1,97 milliard d'euros, c'est la somme notifiée par la CNSA de 2006 à 2014 pour les plans d'aide à l'investissement. Cela représente aujourd'hui environ 2100 projets pour les personnes âgées