"L'euthanasie n'est pas un soin" déclarent les soignants mobilisés contre une éventuelle légalisation.
Les soignants s'inquiètent d'une potentielle légalisation de l'euthanasie et du suicide médicalement assisté.
Alors que la Convention Citoyenne sur la Fin de Vie s'apprête à rendre le 19 mars ses conclusions, 13 organisations professionnelles directement impliquées dans l'accompagnement quotidien des personnes en fin de vie et représentant près d'1 million de soignants alertent "sur les conséquences d'une potentielle légalisation de l'euthanasie et du suicide médicalement assisté. Ils affirment que ces pratiques qui impliquent directement les soignants ne peuvent en aucune manière relever du soin et alertent le législateur sur les menaces que ferait peser une telle évolution sur les personnes vulnérables."
Elles s'inquiètent des effets pour plusieurs publics :
- Les personnes vulnérables pour lesquelles l'impératif d'autonomie est inadapté seront directement menacées par le message que leur renverrait une telle législation : enfants, personnes dépendantes, personnes atteintes de troubles psychiatriques ou cognitifs, personnes en situation de grande précarité sociale.
- Le corpus déontologique et législatif définissant et encadrant la pratique soignante est incompatible avec la mise en oeuvre de l'euthanasie et du suicide médicalement assisté.
- En conséquence, ces actes ne peuvent être en aucune manière considérés comme des soins, sauf à en subvertir fondamentalement la définition.
Elles demandent à :
- Rendre effectif l'accès aux soins palliatifs de tous ceux qui en ont besoin.
- Laisser le monde du soin en dehors de tout projet de légalisation d'une forme de mort administrée.
- S'attacher prioritairement à réparer un système de santé fortement dégradé.
"Nos concitoyens sont confrontés quotidiennement à des carences inédites de l'offre de soins : démissions de soignants, déserts médicaux, pénuries de médicaments, déficiences dans le suivi et l'accompagnement des patients ou fermetures de services hospitaliers. Les organisations signataires invitent chacun à ne pas déstabiliser davantage un monde de la santé en grande fragilité."
Au coeur de la fin de vie, un documentaire pour débattre
Dans l'agitation du débat, un excellent documentaire tourne actuellement dans les salles et permet de débattre autrement.
Dans un documentaire-enquête de 70 minutes, le réalisateur Géraud Burin des Roziers montre la réalité de la fin de vie. Au travers d'investigations en France, en Suisse et en Belgique, dans différents lieux (soins palliatifs à domicile, cabinet médical, hôpital et lieu de suicide assisté), immergé au contact de soignants et de patients, ce documentaire interroge la société sur les enjeux philosophiques, juridiques et médicaux d'une éventuelle légalisation du suicide assisté ou de l'euthanasie. 14 interviews de médecins en soins palliatifs, philosophes, juristes, directeurs d'Ehpad et psychologues viennent éclairer la réalité de l'histoire singulière de chaque patient que nous livre ses images.
Ce documentaire fait prendre conscience de l'impact qu'aurait une évolution législative sur les personnes vulnérables et leurs familles, ainsi que la remise en question de la médecine hippocratique qu'elle représenterait pour le corps médical et l'ensemble de la société.
Le réalisateur, Géraud Burin des Roziers
Géraud Burin des Roziers travaille depuis quinze ans comme réalisateur pour l'agence Ligne de Front, de Bernard de La Villardière. Son travail de réalisateur, déjà primé, a pour ligne directrice les questions d'engagement et d'aventure humaine, avec des tribus amazoniennes, au Vanuatu, avec des soldats de la Légion étrangère ou dans un service de soins palliatifs.
Le débat des lois sur la fin de vie a particulièrement touché le réalisateur, Géraud Burin des Roziers. Chasseur alpin dans une première vie professionnelle, sur des théâtres d'opérations militaires ou lors d'accidents, il a frôlé la mort. Il a connu des mois de rééducation après un grave accident qui l'avait laissé paraplégique. Ces événements ont modifié son rapport à la mort.
Diffusion du documentaire
Le documentaire sera diffusé au cours de « Soirées projections-débats » organisées par la Fondation Jérôme Lejeune, dont on connait par ailleurs les positions, sur l'ensemble du territoire français. D'autres types de diffusion sont recherchés par Ligne de Front, afin de faire découvrir l' « enquête au coeur de la fin de vie » à un maximum de citoyens.
Premières Villes du Tour de France des Soirées projections débats :
- Gap, le 25 février
- Cannes, le 27 février
- Lyon, le 2 et le 16 mars
- Orléans, le 14 mars
- Paris, 8ème, le 22 mars et 28 mars
- La Rochelle, le 23 mars
- Saint Maur des fossés, le 11 avril
- Paris 15ème, le 31 mai
Villes dont les dates seront précisées prochainement :
- Brest
- Bordeaux
- Bergerac
- Bastia
- Colmar
- Draguignan
- Lorient
- La Baule
- Marseille
- Nancy
- Nantes
- Ollioules
- Poitiers
- Pau
- Toulouse
- Valence
- Vannes
- Paris et région parisienne : de nouvelles projections sont en cours d'organisation
Le calendrier qui sera mis à jour régulièrement est consultable en ligne : aucoeurdelafindevie.fr.