L'ANSM vient d'être mise en examen au pénal dans l'affaire de la nouvelle formule du Levothyrox.
Levothyrox : l'Agence du médicament mise en examen pour « tromperie »
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé le 5 décembre avoir été mise en examen pour « tromperie » dans le dossier du changement de formule du Levothyrox, médicament très largement prescrit contre l'hypothyroïdie qui frappe plus particulièrement les personnes âgées.
L'ANSM dit « n'a jamais nié les difficultés rencontrées par certains patients au moment du passage à la nouvelle formule du Levothyrox » et vouloir apportera « sa pleine contribution à la manifestation de la vérité » mais elle « conteste fermement les reproches formés à son encontre car aucune infraction pénale n'a été commise ».
En juin 2019, l'ANSM avait mené une étude sur plus de deux millions de patients et conclu que le passage à la nouvelle formule (nouveaux excipients) n'avait pas engendré de « problèmes de santé graves » .
L'agence est visée par une action collective de quelque 1.100 plaignants, pour « défaut de vigilance » et « défaut d'anticipation ».
Cette mise en examen intervient un mois et demi après celle la filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck pour « tromperie aggravée ».
Au civil, la Cour de cassation a rejeté en mars 2022 le pourvoi de Merck, condamné en 2020 à indemniser plus de 3 300 utilisateurs ayant souffert d'effets secondaires à la suite du changement de formule.
En France, moins de 100.000 patients sont traités avec l'ancienne formule, importée depuis fin 2017 sous le nom d'Euthyrox. Sa distribution qui devait s'arrêter en 2020, a été prolongée au moins jusqu'à la fin 2022.