La limitation des hausses de tarif d'hébergement par l'intervention du gouvernement part d'une bonne intention. Mais la réalité est cruelle car l'évolution des revenus n'est pas aussi rapide que celle des tarifs. L'évolution des charges des structures est elle aussi plus rapide n'en déplaise aux économistes férus d'indices*. La réalité des métiers ne correspond pas à l'évolution des indices. On le voit bien avec le logement. On le constate aussi dans les domaines des hébergements pour personnes âgées.
La situation est d'autant plus compliquée que les structures ne sont pas régies par les mêmes règles : EHPAD, EHPA, foyer-logement, résidence-autonomie, résidence-services... ont des statuts différents : public, privé non lucratif, privé lucratif. Les résidences services sont libres de toute autorisation... Les places elles-mêmes obéissent à des règles différentes : habilitation à l'aide sociale, non habilitation.
La complexité de cette réglementation est un frein pour réformer et simplifier. Une réforme globale est nécessaire, mettant sur un pied d'égalité toutes les structures et attachant les aides aux personnes en fonction de leurs besoins.
Toute réforme doit prendre le risque de déplaire. Les professionnels la souhaitent ardemment.
Diviser la politique de solidarité intergénérationnelle en tranches, examinées en de multiples commissions, font perdre de vue l'objectif de création d'un cadre général plus souple, plus ouvert sur l'évolution de la société et des revenus.
De réformettes en réformettes, on perd l'essentiel et on accroit la complexité. L'hébergement des personnes âgées est un secteur dynamique et un marché pour les technologies de l'aide aux personnes, pour la santé, pour le bâtiment, pour la communication, pour l'informatique. Autant de raisons pour libérer les énergies...
* Lire notre interview d'Adeline Leberche de la Fehap.