Des noms, ont (logiquement) demandé les journalistes lors de la conférence de presse de Charlotte Parmentier Lecocq faisant état de 55 Ehpad sanctionnés. Une première liste a été diffusée le lendemain. Trop vite.

Listes des Ehpad fermés : ce n'est pas sérieux !
Après avoir dévoilé le 27 mars quelques statistiques du plan de contrôle des Ehpad 2022-2024, le ministère de l'Autonomie et du Handicap a diffusé le 28 mars une première liste de 43 Ehpad sanctionnés dont 8 pour lesquels une cessation définitive d'activité a été prononcée - au lieu des 11 annoncés la veille. L'information a aussitôt été relayée notamment par France Info et la presse régionale.
Premier de la liste, l'Ehpad Flore du groupe Bridge à Saint-Aignan dans l'Yonne. Mauvaise pioche : l'Ehpad a pu rouvrir ses portes en application d'un arrêt du Conseil d'Etat du 13 avril 2023 annulant la cessation de son activité décidée le 18 novembre 2022 par l'ARS et le conseil départemental. Par ailleurs, deux autres Ehpad de Bridge, dans le Loiret, sont annoncés comme fermés alors qu'ils ne le sont pas : l'Hostellerie du Château à Lorcy et Les Jardins de la Loire à Bonny-sur-Loire. Ce dont s'est d'ailleurs étonné le quotidien régional La République du 29 mars qui souligne le trouble jeté chez les résidents et les familles par une fausse information qui « écorne l'image de ces deux Ehpad, malgré les efforts fournis depuis 2022 ».
Dans cette liste, la fermeture d'un Ehpad « informel » ne manque pas non plus d'attirer l'attention. Ils s'agit du cas presque folklorique de La villa Papiche, un accueil familial/Ehpad clandestin à Cabriès dans les Bouches-du-Rhône, fermé le 1er février 2023 par la préfecture, nous a raconté La Provence. Rien à voir avec les contrôles post-scandale Orpea.
6 Ehpad au lieu de 8, mais...
Le ministère a corrigé sa liste dès le 29 mars. La nouvelle ramène à 41 les Ehpad sanctionnés et à 6 les Ehpad en cessation définitive d'activité - avec toujours celui de Saint-Aignan et la folklorique Villa Papiche !
Elle est précédée d'une note ampoulée sur les définitions retenues de la cessation d'activité et de la fermeture...
D'où les commentaires sibyllins sur deux Ehpad gérés par des CCAS, juste cités dans la liste des établissements sanctionnés, mais un temps menacés de fermeture, Les Trois sources à Meyrueis (48) et Era Caro à Montauban de Luchon (31) ? Le premier est désormais géré par le centre hospitalier de Florac et le second par le groupe associatif Edenis, ndlr.
Et pourquoi l'Ehpad public autonome Les Hirondelles de Dordives dans le Loiret est-il absent de la liste des 6, alors que tous les résidents ont été transférés vers d'autres établissements? Au nom de l'appel à manifestation d'intérêt qui a été lancé pour une offre médico-sociale de substitution (?), entendre pas un Ehpad ? Ce dernier cas est particulier : c'est un audit-flash de la Chambre régionale des Comptes qui est à l'origine de la décision. Le cabinet d'avocats Houdart et associés en a d'ailleurs publié une intéressante analyse, dont Géroscopie s'est fait l'écho. « L'établissement Les Hirondelles souffre des maux ordinaires des Ehpad publics », y écrit l'autrice. Rectifions aujourd'hui : souffrait.