La Fondation appelle de nouveau l'État, les collectivités et les propriétaires « à affronter d'urgence le péril mortel de la précarité énergétique d'été, principalement pour les plus fragiles ».
Logements bouilloires : l'alerte de la Fondation Abbé Pierre
« Malgré la récurrence et les conséquences dramatiques des événements caniculaires, des millions de personnes continuent à vivre dans des logements qui se transforment en véritables bouilloires, sans que les pouvoirs publics n'en fassent une priorité » s'indigne la Fondation Abbé Pierre qui publie une étude sur « la précarité énergétique d'été ». Selon le baromètre du Médiateur de l'énergie : 55 % des Français déclaraient avoir souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures. Un Français sur quatre en souffrirait même fréquemment pendant l'été, dont 16 % pendant presque toute la saison. Ces chiffres s'expliquent par des logements mal isolés et mal ventilés, mais aussi par l'absence d'espaces extérieurs ou de volets pour se protéger des rayons du soleil.
Et la situation risque de s'aggraver. Un Français sur sept habite un territoire qui sera exposé à plus de 20 journées anormalement chaudes chaque été d'ici 2050.
Sans surprise, les personnes âgées sont les premières victimes de cette précarité énergétique d'été. Depuis deux décennies, le nombre de décès liés à la chaleur a augmenté de 70 % chez les plus de 65 ans.
La Fondation Abbé Pierre appelle de nouveau l'État, les collectivités et les propriétaires « à affronter d'urgence le péril mortel de la précarité énergétique d'été, principalement pour les plus fragiles ». Elle fait 25 propositions visant à systématiser la prise en compte de l'habitabilité thermique et des ilots de chaleur urbain en été dans les projets de rénovation énergétique, et faire évoluer le système d'aides à la rénovation pour inclure plus largement les équipements et aménagements nécessaires pour y parvenir.