Malaises en éruption
Pas une colère à ériger des barricades. Mais tout de même....Deux jours de suite, deux pages de reportages dans le « Courrier de l'Ouest » en forme d'interviews sur le « Mal être » des professionnels de certains EHPAD du Maine et Loire. Paroles libérées, non formatées, spontanées. Vraies. Sans connivence mais dans le même temps, le « Parisien/Aujourd'hui » relatait un « signalement pour atteinte à la dignité humaine » auprès du parquet de Chartres, émis par le syndicat FO d'un établissement de Senonches (Eure et Loir), dénonçant des conditions de travail « déplorables » (sic) impactant les soins dus aux résidents.
Rien de nouveau ? Bien plus qu'il n'y paraît. Car la démarche, ponctuelle certes, n'est plus circonscrite aux sphères Parisiennes ou aux institutions de la profession. Tel l'eau qui bout et cherche à fuir, le « ras le bol » s'échappe et prend une dimension différente dans la mesure où il émane de celles et ceux qui n'en peuvent plus et surtout ne supportent plus de ne pas apporter toute l'attention nécessaire aux résidents, faute de temps. Et dès lors agissent. La loi d'adaptation de la société au vieillissement ne résoudra malheureusement pas tout. Elle a pourtant pris son temps !
Comme nous l'avons si souvent dit, le « terrain » qui assume la vraie vie veut désormais « faire savoir » et concrètement plus que des paroles. Ni émeute, ni révolution. Juste le droit au temps, pour les plus fragiles.