Une recherche-action identifie les freins ou difficultés actuels du suivi entre acteurs locaux et en tire les enseignements pour proposer des leviers de coopération efficace. Elle a reçu le prix de la fondation Akinoha.
Maltraitance : « Tact », une recherche-action pour améliorer la coordination territoriale
La coordination territoriale est un enjeu-clé du repérage et du traitement des risques et situations de maltraitance des adultes. Elle est le thème d'une recherche-action qui a reçu le premier prix de la fondation Akinoha. Créé en 2024, en partenariat avec la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG) et la Fondation de France, il a été décerné lors des 44e Journées annuelles de la SFGG à Estelle Aragona, docteure en sciences politiques, qui en a présenté les grandes lignes.
Dès sa création en 2018, la Commission nationale de lutte contre la maltraitance et de promotion de la bientraitance a souhaité travailler à une meilleure compréhension des pratiques actuelles de suivi pour mieux en cerner les freins et les leviers. Et son association Prism dédiée aux recherches a porté le projet baptisé « Tact » pour « traitement des alertes de maltraitance en coopération sur les territoires ». Menée entre avril 2021 (conception) et décembre 2024 (remise des livrables à la CNSA qui a financé le projet) par les équipes du laboratoire de recherche en SM-SHS du GHU Paris et l'Ifross Université Lyon 3, la recherche-action a comporté trois étapes :
Un état des lieux des savoirs et une analyse des pratiques territoriales à partir de la mise en place d'ateliers mensuels d'étude de situations de maltraitance ;
Une investigation sur cinq terrains de recherche, auprès d'acteurs d'un même territoire permettant d'identifier les facteurs clés de bonnes pratiques ;
Une formalisation des résultats sous forme de recommandations et d'outils d'appropriation : il s'agit de renforcer l'interconnaissance et la confiance ; former les professionnels et promouvoir une culture commune ; constituer des réseaux de proximité ; soutenir les professionnels et valoriser leur engagement
Et maintenant ? Des « commissions Tact » pourraient avoir la mission d'organiser le travail opérationnel entre tous les acteurs, par extension de celles des cellules instituées par l'article 13 de la loi Bien Vieillir du 8 avril 2024, et chargées du recueil, du suivi et du traitement des signalements de maltraitance envers les personnes majeures en situation de vulnérabilité du fait de leur âge ou de leur handicap.