Le déplacement des résidents dépendants expose le personnel soignant à des lésions musculo-squelettiques. Les bonnes pratiques, les équipements et les financements.
Manutention et transport des résidents
Rehaussement, toilettes, transfert au fauteuil, toilette, changes, soins infirmiers... La prise en charge des résidents dépendants en maison de retraite est ponctuée de nombreuses manipulations dans une journée. Si cette mobilisation quotidienne se révèle indispensable au maintien de l'autonomie des personnes, elles comportent néanmoins des risques pour la santé des agents.
TMS, ennemi N°1 du personnel en Ehpad
En effet, la fréquence et la durée des arrêts de travail y sont deux fois supérieures aux moyennes enregistrées toutes activités professionnelles confondues (1). Les troubles musculo-squelettiques (TMS) constituent la principale cause d'arrêt de travail et d'inaptitude médicale en maison de retraite. Les principales zones de TMS se situent au niveau du dos (50 %), de l'épaule et de la nuque (45 %), du poignet (25 %), du genou (17%). En outre, le directeur doit gérer des cotisations additionnelles à l'assurance-maladie (compte employeur) pour les accidents de travail et maladies professionnelles, les charges patronales du salarié versées aux personnels en arrêt, mais également la régulation de l'absentéisme et les nécessaires remplacements.
L'importance des formations "Gestes et postures"
La démarche de prévention consistera d'abord à mobiliser l'ensemble du personnel, cadre et direction compris. Une réflexion avec les utilisateurs et partenaires (CHSCT) intégrera l'activité et les conditions réelles de travail. Un groupe de travail analysera les situations de travail, identifiera les facteurs de risques. Ensuite, il faudra sélectionner un cabinet d'ergonomie pour réaliser une formation aux bons gestes et aux postures adéquats. Enfin, un investissement s'impose avec l'acquisition d'équipements limitant les efforts physiques: lits médicaux, draps de glisse et de transfert, lève-personnes. Ces investissements peuvent faire l'objet de financements dans le cadre de conventions tripartites, de contrats locaux d'amélioration des conditions de travail (2) ou encore ou grâce à la CARSAT (Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail).
Des aides financières
La Caisse d'assurance maladie et de la santé au travail du Sud-Est propose ainsi une aide financière simplifiée prenant en charge la moitié de l'investissement hors taxe dans un système de lève-personnes sur rail plafonnier, et 30 % des aides techniques mécanisées (chaise de douche électrique). Les montants subventionnés peuvent aller jusqu'à 25 000 euros.
Nathalie Gnory, MD Report