A l'occasion de son 10e anniversaire, et de la prise de fonction de son nouveau directeur général, le Groupe SOS Seniors retrace les événements marquants de son histoire.
Maryse Duval et Loïc Rumeau, unis pour diriger le Groupe SOS Seniors
C'est entourée du Dr Guy Sebbah, membre du directoire du Groupe SOS, et de Loïc Rumeau, nouveau Directeur général de l'association SOS seniors depuis le 1er janvier 2023, que Maryse Duval annonce prendre de nouvelles fonctions. « Le groupe doit continuer de se développer car les besoins sont immenses », explique le Dr Sebbah. « Maryse Duval prendra en charge le développement et la représentation de la maison au sein des fédérations dont la Fehap ». Car pour la direction du groupe, persuadé que le privé non lucratif reste un acteur incontournable, « les réponses ne sont pas encore complètes entre ehpad, domicile, hôpital... ».
Préparer l'avenir
Soucieuse d'organiser au mieux la croissance en assurant la stabilité du groupe, Maryse Duval pointe plusieurs départs en retraite dès 2025. « Notre Codir est très stable et uni. Il est donc nécessaire d'anticiper cette passation, afin de permettre à Loïc Rumeau de travailler sereinement et de choisir ses proches collaborateurs (DRH, adjoint...) ».
Construire sur un passé dense
Il faut reconnaître que l'histoire est riche. Le groupe a fait preuve de capacités d'innovations et de réflexion autour des enjeux sociétaux. D'abord du point de vue des procédures et outils élaborés pour un gain d'efficacité. Divers logiciels et organisations sont en place et de très bonne qualité, notamment pour obtenir des données chiffrées (vaccination, salariés, personnes contaminées... outil de pilotage des directeurs)...
Ensuite sur les initiatives. « On a innové avec le sur loyer solidaire qui nous a permis de dégager des financements pour investir dans l'immobilier mais aussi dans les fonctions du quotidien », explique Maryse Duval. « Dans la restauration aussi, nous avons développé le concept de silver fourchette qui a permis de développer le bien manger, les circuits courts, le manger main... ».
En 2018, le Groupe présente son plaidoyer pour affirmer sa stratégie en faveur de l'hébergement. Il valorise ensuite la cohabitation intergénérationnelle avec un Toit solidaire. Et initie Ogénie, une plateforme numérique de lutte contre l'isolement (installée actuellement dans 7 départements).
« Nous sommes également à l'initiative d'un concept fort avec Mon ehpad/mon domicile, dont l'objectif est de penser nos établissements de demain. Nous menons d'ailleurs actuellement une réflexion avec Fany Cérese sur un cahier architectural pour définir un concept de chez moi déclinable dans les résidences autonomie ».
Du côté de l'animation, le groupe a réalisé un guide pour les unités Alzheimer. « Il s'agit d'un gros travail sur l'aménagement intérieur. On s'est rendu compte que plus on installait de matériel, plus les résidents participaient. De même pour les animations. Ils participent volontiers et cela fait aussi revenir les familles. Enfin du côté de l'Ehpad plateforme, nous avons développé Senior connect même si la crise Covid a empêché son expansion. Aujourd'hui 4 établissements sont actifs mais notre difficulté repose sur le modèle économique. Il faudrait d'autres financements (APA, mairie...). »
Le développement du groupe, sujet sensible
Le groupe est souvent attaqué sur sa politique de développement. Un récent article du Monde diplomatique l'accuse de dévorer le secteur.
« Notre objectif ne se considère pas seulement sous l'angle quantitatif, explique Loïc Rumeau. Les besoins dans le secteur sont nombreux, mais dans le contexte démographique actuel, il faut adapter les réponses à la spécificité des territoires. Nous intégrons des associations. Mais cela implique toujours de prévoir une organisation, de la qualité, travailler à la régionalisation des choses, déléguer et rendre le directeur acteur. »
Le groupe intervient dans 8 secteurs aux activités différentes dont certaines sont lucratives. « Mais tous les bénéfices reviennent à l'union de ces associations. Aucune personne physique ne s'enrichit sur le dos des associations », ajoute le Dr Sebbah. D'ailleurs, « on refuse plus de regroupements associatifs qu'on en accepte. Nous possédons de l'immobilier c'est vrai, mais il est au service de l'activité. On ne vend pas d'immeubles pour se faire des liquidités. »
Parler d'avenir, c'est aussi réfléchir aux demandes. « On est de plus en plus appelé en urgence pour intervenir au profit de gens à hospitaliser mais pour lesquels on ne trouve pas de solutions immédiates. On réfléchit actuellement à l'ouverture d'appartements de coordination thérapeutique destinés aux personnes âgées. La réflexion est très embryonnaire mais lnous pourrions nous inspirer des expériences que nous avons menées au bénéfice d'enfants malades qui sont très riches et répondent à un réel besoin. »
« Nous allons aussi travailler sur le volet résidence autonomie. Nous reprenons des établissements très délabrés, c'est ça la réalité du terrain », ajoute Maryse Duval. « Notre difficulté, c'est de trouver les bons modèles économiques. On constate une évolution des populations, avec une nette paupérisation. Quand les personnes ne sont pas propriétaires de leur logement, que les femmes sont au minimum vieillesse, car les couples se sont séparés et qu'elles n'ont pas acquis suffisamment de droits, quel modèle pouvons-nous proposer ? C'est un vrai sujet de société dont nous devons nous emparer. Nous rencontrons déjà ces situations en Ehpad, elles vont bientôt se retrouver en résidences autonomie ».
Les perspectives : adopter une vraie logique domiciliaire
Pour bien rester à domicile, il faut pouvoir en sortir. Et pourquoi pas se rendre à l'Ehpad pour des activités ponctuelles comme des ateliers numériques, « sur lesquels nous avons d'excellents retours », précise le nouveau directeur général, Loïc Rumeau. « Cela permet de créer des liens, de se rencontrer ».
D'ailleurs le groupe développe deux projets de centres de ressources (à Epinal dans les Vosges et à Montfermeil en Seine-Saint-Denis dont l'ouverture est prévue en 2026). Ces projets, ancrés sur les territoires et portés avec d'autres acteurs, sont certainement une des réponses d'avenir pour le secteur du grand âge.