Une étude compare l'exposition aux médicaments potentiellement inappropriés des personnes âgées de plus de 75 ans résidant en Ehpad ou non.
Médicaments potentiellement inappropriés : les résidents en Ehpad plus à risque
Les médicaments potentiellement inappropriés (MPI) sont devenus un enjeu majeur pour améliorer les pratiques de prescription et prévenir le risque d'événements médicamenteux indésirables chez les personnes âgées. Cependant, très peu d'études ont comparé l'exposition aux MPI en tenant compte des différences démographiques et de santé entre les résidents en Ehpad et les personnes âgées non institutionnalisées. Des membres d'Epi-Phare, organisme officiel chargé d'études de pharmaco-épidémiologie ont réalisé une étude transversale visant à évaluer les habitudes de prescriptions des MPI entre ces différents milieux de vie. Elle incluait 274 971 résidents en Ehpad et 4 893 721 résidents à domicile âgés de 75 ans ou plus.
Au cours de la période d'étude (trois mois en 2019 à partir des bases de données de l'assurance maladie), 54% des résidents en Ehpad et 29% des personnes âgées vivant à domicile ont reçu au moins un MPI. Après ajustement, la prévalence des MPI était de 33% supérieure chez les résidents en Ehpad par rapport aux personnes âgées vivant à domicile.
Les résidents en Ehpad ont reçu plus fréquemment des MPI liés aux benzodiazépines, aux anticholinergiques et une co-dispensation de trois médicaments ou plus actifs sur le système nerveux central. En revanche, la prévalence des MPI liés aux anti-inflammatoires non stéroïdiens et aux benzodiazépines à longue durée d'action était plus faible chez les résidents en Ehpad.
L'étude est publiée dans Pharmacoepidemiology & Drug Safety.