Mesurer la qualité de l'air intérieur des établissements de santé tel pourrait être demain l'enjeu sanitaire majeur qui devrait les mobiliser afin de réduire les composés organiques volatiles nuisibles à la santé. Or les contrôles viennent d'être repoussés à 2018 pour les ERP et 2023 pour les autres.
Mesurer la qualité de l'air intérieur
Un communiqué de C2DS appelle à la mobilisation des établissements pour agir face à une menace invisible : les polluants volatils présents dans l'air des bâtiments et dégagés par toutes sortes de matériaux. Non seulement dangereux pour la santé, ils ont aussi un coût induit puisqu'ils provoquent des maladies qu'il faut soigner.
Le C2DS a publié un communiqué indigné :
"Les établissements hospitaliers et médico--sociaux, espaces de vie et de travail fermés, sont directement concernés par ces problèmes de pollution intérieure provenant de différentes sources (chauffage, ventilation, isolants, détergents,
effluents médicamenteux, matières plastiques, textiles, etc.).
Le coût, en termes de santé publique généré par la mauvaise qualité de l'air intérieur, est évalué à 19 milliards d'euros par an selon les études réalisées par l'ANSES, l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur et Pierre Kopp, professeur d'économie à la Sorbonne--Panthéon.
Le C2DS et son pôle d'expertise, l'agence Primum Non Nocere, ont réalisé une cinquantaine d'analyses auprès de leurs adhérents et découvert que le niveau de concentration de COV pouvait être vingt fois supérieur aux seuils admis.
C'est maintenant qu'il faut agir !
Le décret n°2011--1728 du 2 décembre 2011 du ministère de l'Écologie relatif à la surveillance de la qualité de l'air intérieur impose aux bâtiments recevant du public la mesure et l'analyse (deux fois par an dans trois ou quatre pièces
de l'établissement) de seulement deux composés organiques volatiles (COV) : le formaldéhyde et le benzène composés cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques, dits CMR). La finesse d'une telle analyse requiert l'expertise
de laboratoires certifiés qui sont en nombre très restreint en France et dont les services représentent un coût élevé.
Ce décret qui devait entrer en vigueur initialement en janvier 2015, dans le cadre du 3e Plan national santé environnement, doit faire l'objet de plusieurs réaménagements. Pour permettre aux établissements et aux collectivités
de mettre en oeuvre le nouveau dispositif, le gouvernement a décidé le report de sa mise en application au 1er janvier
2018 pour les établissements accueillant du public et au 1er janvier 2023 pour les autres !
Or il est impensable d'attendre plusieurs années compte tenu de l'impact sanitaire, c'est maintenant qu'il faut agir."
Le C2DS propose de mutualiser l'achat d'un appareil de mesure étalonné et d'identifier les risques sans attendre...