Une aide soignante de la maison de retraite pour prêtres missionnaires, les Chênes verts, située à Montferrier sur lez au Nord de Montpellier dans l'Hérault, est décédée jeudi soir, tuée à l'arme blanche.
Meurtre à l'arme blanche dans une maison de retraite
Un homme cagoulé armé d'un couteau et d'un fusil à canon a fait irruption vers 21h00/21h30 dans l'établissement jeudi soir, tuant une aide-soignante. Ses motivations ne sont toujours pas connues. La piste terroriste semble pour l'heure écartée. Mais l'homme est activement recherché par le raid. La gendarmerie a installé des barrages routiers et un hélicoptère a survolé la zone une partie de la nuit. Une enquête a été confiée au SRPJ de Montpellier.
La maison de retraite, une association, accueille des prêtres missionnaires ayant travaillé en Afrique. 70 personnes dont une dizaine de soeurs y sont hebergées.
Les résidents sont aujourd'hui confinés à l'intérieur de l'établissement. Le maire, Michel Fraysse, a ouvert la salle des fêtes pour les accueillir si le besoin s'en faisait se
Se préparer pour savoir réagir
Pour Pascal Champvert, Président de l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), " Anticiper est fondamental. Nous proposons des formations à la gestion de crise. Elles permettent de réfléchir à froid. C'est toujours plus compliqué lorsque les directeurs et les équipes n'ont pas travaillé en amont. "
Que faire en cas de crise ?
" La première préoccupation du directeur est d'évaluer si des résidents sont en difficulté, et de les mettre en protection, explique Pascal Champvert. Pour cela, il est heureusement aidé de professionnels (pompiers, samu). Les spécialistes disposent de moyens colossaux et sont très bien formés. Il peut aussi s'appuyer sur les pouvoirs publics (ARS).
Le directeur subit une pression très forte. Il doit absolument garder son sang froid, et isoler avec un collègue, les salariés qui vont décompenser pour pouvoir se concentrer sur les personnes âgées. Il vaut mieux avoir été préparé pour appréhender ce type de situations même si il ne faut pas se voiler la face, la crise surprend toujours.
Très vite, le directeur doit appréhender la question de la communication. Comment alerte t-il ? Quelle communication d'urgence met-il en place ? Quelle communication reporte t-il à plus tard ?
Lorsque de nombreuses personnes âgées ou des personnels sont touchés, il est essentiel d'entourer les familles. Sur l'instant bien sûr, mais aussi dans la durée. Les Samu proposent d'ailleurs des cellules psychologiques.
D'une manière générale, et dans toutes les situations de fortes tensions, le dialogue est fondamental. Avec le directeur bien sûr, mais aussi avec le conseil d'administration, le médecin, le cadre infirmier... J'aime à dire que la crise est le moment où le passé présente la note. Quand une structure s'est préparée, a instauré de la cohésion sociale, l'établissement arrive à gérer l'événement.
Il ne faut pas non plus oublier la spécificité de notre secteur, toujours en manque d'effectifs. Une crise génère nécessairement une tension supplémentaire et ce, bien que les salariés fassent souvent preuve d'engagement et d'une bonne volonté extrême. Le modèle des EHPAD est aujourd'hui à bout de souffle.
Il me semble également important de rappeler que la sécurité ne peut jamais être garantie à 100%. Personne n'est à l'abri d'un incendie, d'une tempête, d'un acte collectif ou individuel avec envie de nuire, même si tout est mis en place pour s'en protéger."
Et pour aller plus loin, retrouvez le "Guide des bonnes pratiques Savoir réagir face à la menace terroriste en EHPAD"