La circulaire inter ministérielle du 15 mars 2012 est relative à la mise en oeuvre du programme national de prévention des infections dans le secteur médico-social.
Mise en oeuvre et le suivi du plan de lutte contre les infections
Elle demande aux établissements concernés de mettre en place d'une démarche qualité dans la prise en charge des personnes hébergées en EHPAD, MAS, FAM 1. Il s'agit de poursuivre ou d'initier une démarche d'analyse des risques infectieux au regard de l'existant.
L'approche doit prendre en considération le fait que les établissements médico sociaux hébergent des personnes qui ont besoin d'aide pour assurer leurs soins quotidiens. Elle considère aussi l'évolution de ces structures où le vieillissement et le maintient de la qualité de vie du résident ont favorisé la progression de la médicalisation.
Les actions consistent à :
- faire le bilan des épisodes infectieux déjà survenus dans l'établissement pour mieux cerner l'épidémiologie locale et en tirer des conclusions en matière de fragilité et d'événements potentiels à prévenir,
- analyser l'organisation et les pratiques en matière de gestion du risque infectieux pour identifier les forces et travailler sur les fragilités.
Les étapes sont facilitées par un certain nombre d'outils mis à disposition des établissements.
Il est possible de s'appuyer sur les enquêtes de prévalence des infections pour ce qui concerne les références à l'épidémiologie des infections associées aux soins (IAS) chez la personne âgée.
Pour réaliser l'état des lieux, un manuel est disponible en ligne dans le site du GrEPHH 3. Il permet de réaliser, analyser et visualiser les points forts et les points faibles. Il est une assistance à l'organisation de cette étape et à l'élaboration du programme d'actions qui doit suivre cette auto évaluation.
Des fiches et des documents d'accompagnement pour mettre en place les mesures d'amélioration sont proposés par différentes structures : SFGG 4, réseaux CCLIN-ARLIN 5.
Deux autres champs d'action qui sont un véritable enjeu en termes de santé publique viennent compléter ce dispositif : la préservation de l'efficacité des antibiotiques et le renforcement de la maîtrise des bactéries multi résistantes (BMR).
Dans l'introduction à l'hygiène du manuel de sciences naturelles des classes de terminales, publié en 1925 aux éditions Vuibert, l'auteur écrit, probablement dans un enthousiasme débordant : " Tandis que la médecine a pour but de guérir le malade, l'hygiène indique ce qu'il faut faire pour ne pas devenir malade. De sorte que si l'hygiène atteignait son idéal elle supprimerait la médecine... "
Les notions de "cure" et de "care" sont venues plus tard des pays anglo saxons donner un éclairage à nos pratiques. Le "cure" c'est l'acte de réparation ou de traitement de la maladie. Le "care" c'est prendre soin. Quelque soit le lieu où l'on se place le care est un concept éthique en lui même et il est aussi de ce fait indissociable du cure. Un acte dommageable pour une personne ne guérit pas et ne peut pas être appelé un soin.
Chantal Léger
Cadre de coordination régionale
ARLIN PC - CCLIN Sud-Ouest