D'ici à 2030, la CNSA évalue à 2,1 milliards d'euros en cumulé le surcoût des dépenses d'exploitation et d'amortissements induit par la planification écologique, et à 10,3 milliards d'euros les investissements.
Moins d'un tiers des ESMS peuvent assumer le coût de leur décarbonation
Les établissements et services médico-sociaux (ESMS) émettent aujourd'hui autour de 10 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an. Pour respecter les accords de Paris, ils doivent réduire leurs émissions de 63% d'ici 2050.
La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) a publié le 22 juillet une estimation des coûts de leur décarbonation, selon les leviers actionnés : rénovation thermique des bâtiments, installation de bornes de recharge, achat de véhicules électriques pour les services à domicile, baisse des protéines animales compensées par une augmentation des protéines végétales (1 milliard de repas) et approvisionnement alimentaire bas carbone de qualité... Sur la période 2023-2030, elle évalue à 2,1 milliards d'euros en cumulé le surcoût des dépenses d'exploitation et d'amortissements induit par la planification écologique, et à 10,3 milliards d'euros les investissements. Ce qui représente un effort financier significatif pour des Ehpad et Saad qui connaissent actuellement des situations financières dégradées.
La CNSA a réalisé une première évaluation de la capacité des opérateurs à financer leur décarbonation. En l'état actuel des tarifs et des restes à charge pour les usagers, pour les seuls établissements publics et privés non lucratifs, moins d'un tiers des établissements pourraient absorber le surcoût de charge d'exploitation et encore un peu moins pour les investissements. Pour la CNSA « il est essentiel de trouver des schémas de financement adéquats, car les capacités de financement actuelles des établissements et services médico-sociaux seront un frein majeur à la mise en oeuvre de ces mesures de décarbonation ».