Recruter des professionnels de la rééducation n'est pas chose aisée. C'est encore plus le cas en milieu rural. Pour dépasser cet écueil, les 35 EHPAD adhérents de l'Association pour une vieillesse heureuse (AVIHE) ont fait le choix de mutualiser leurs ressources humaines.
Mutualiser ergothérapeutes et psychomotriciens en milieu rural
La mutualisation des ressources humaines peut être une solution pour attirer des jeunes professionnels ayant besoin d'un travail à temps plein. C'est le pari fait, dès 1986, par l'Association pour une vieillesse heureuse (AVIHE), qui réunit aujourd'hui 35 EHPAD (dans le Puy de Dôme, le Cantal, et en Haute Loire) et 2 SSIAD de la région Auvergne. Cette mutualisation permet aux EHPAD de se doter d'un plateau technique pluridisciplinaire (ergothérapeutes, psychomotriciens mais également psychologues, diététiciens, animateurs).
Concrètement, l'AVIHE propose à ses adhérents des temps minimaux d'intervention, de 3 heures minimum tous les 15 jours, de professionnels spécialisés. "Cette mutualisation permet d'assurer un volume horaire suffisant pour permettre à de jeunes professionnels qualifiés de s'installer en milieu rural, de travailler en équipe. Il n'y a pas assez de jeunes formés sur notre territoire. L'institut d'ergothérapie a été créé il y a seulement deux ans et il n'y a pas de centre de formation pour les psychomotriciens. Le secteur des personnes âgées est de plus en plus demandeur de ce type de professionnels mais il est en concurrence avec le secteur du handicap ", explique Maurice Bornet, directeur de l'AVIHE. Reconnaissant l'intérêt de cette initiative, l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne a apporté, en 2012, à l'AVIHE un coup de pouce financier à hauteur de 130 000 euros pour augmenter des temps minimaux d'interventions des ergothérapeutes et psychomotriciens. Pourtant, les freins demeurent.
"Dans le secteur médico-social, la culture ne tend pas vers la mutualisation. Il y a chez les directeurs d'EHPAD un vieux réflexe à vouloir gérer directement leurs effectifs et une réticence à déléguer la gestion sociale de leur personnel ", déplore Maurice Bornet.