Les résidents à risque requièrent une démarche gérontologique spécifique. Il convient de bien les évaluer, de prévoir les actions à mettre en place après une chute ainsi qu'une stratégie de prévention. Quelques clés pour retomber sur vos pieds.
Ne les laissez pas tomber!
Comment repérer les sujets à risques. Dès l'accueil du résident, un bilan cardiovasculaire, ostéoarticulaire et neurologique sera réalisé. En effet, une dizaine de facteurs de risque peuvent prédisposer à la chute: l'âge (au-delà de 80 ans), les antécédents de fractures traumatiques, la prise de médicaments (sédatifs, antipsychotiques ou hypotenseurs), l'arthrose des membres inférieurs ou du rachis, les troubles de la marche ou de l'équilibre, la baisse de l'acuité visuelle, le déclin cognitif et la démence.
Adapter les aménagements de vos locaux en privilégiant un espace de déambulation sans obstacles (chariots, lève-personnes et fauteuils roulants laissés à l'abandon dans les couloirs). Prévoyez des mains courantes de couleur contrastée et des sièges de repos dans vos couloirs. Veillez à maintenir un éclairage suffisant, notamment la nuit (éclairage indirect avec des interrupteurs luminescents). Dans les chambres, on ne lésinera pas sur les barres de maintien dans les salles de bains et cabinets d'aisance. Pensez à un rehausseur pour le siège des WC lorsque le résident présente des problèmes de hanches ou de genoux. Enfin, les fauteuils à dossier droits et hauts et dotés d'accoudoirs doivent être à 45 cm du sol.
La prise en charge du chuteur. Réduisez le temps d'alitement des résidents malades afin de favoriser une reprise immédiate des activités d'autonomie élémentaires: prise de repas, habillage, toilette et lever du lit. Des séances personnalisées de rééducation de l'équilibre, de la posture et de la marche s'imposent. Tout comme des services pour apprendre à se relever seul d'une chute. Le résident apprendra rouler sur le côté, puis à quatre pattes avant de se hisser à l'aide d'une chaise ou d'une rampe. Le recours à des aides techniques comme un déambulateur, une canne simple ou un tripode ainsi que l'accompagnement des déplacements favorisent la reprise de la marche.
Nommer un référent chute. Il animera les actions de prévention et de surveillance avec le médecin coordinateur. Ce référent affichera la conduite à tenir en cas de chutes dans les infirmeries. Toute chute doit obligatoirement être l'objet d'une déclaration qui comporte des informations sur le résident, les circonstances de la chute, l'environnement au moment de la chute, les actions menées et les conséquences. Enfin, le nombre de chute par place d'hébergement1, le taux de chutes2 et celui ayant entraîné une hospitalisation constitueront autant d'indicateurs qui vous permettront de mesurer les effets de la stratégie « anti-chute » conduite dans votre établissement.
Nathalie Gnory