Forte de son histoire née de la résistance et tournée vers l'accueil des populations expatriées l'association COS (initialement COSE = Centre d'orientation sociale des étrangers) accueille aujourd'hui des personnes fragilisées par le grand âge, la maladie, le handicap ou la précarité.
Nos valeurs de solidarité nous orientent vers la coopération
Le COS comprend un peu plus de 45 établissements et services, sanitaires, médico-sociaux et sociaux et intervient sur trois publics : personnes âgées, personnes en situation de handicap et personnes en forte précarité. Nous disposons de 20 EHPAD et de logements adaptés à proximité de nos EHPAD. Je pense qu'aujourd'hui entre EHPAD et domicile il faut trouver une réponse intermédiaire. Depuis 2009 nous avons souhaité développer des logements adaptés pour répondre aux besoins des proches des personnes placées dans nos EHPAD. Nous disposons pour ce faire d'un agrément de maîtrise d'ouvrage d'insertion : en effet, nous avons une compétence dans le champ du logement social car nous avons aussi des établissements sociaux type CHRS, maisons relais, centres d'accueil pour demandeurs d'asile, etc. Nous développons donc du logement adapté là où nous avons du foncier à proximité de nos EHPAD.
Au cours de ces dernières années nous avons gagné des appels à projets sur Paris (EHPAD COS Alice Guy à Paris 19e ouvert en 2015, EHPAD COS Jacques Barrot dans le 17e ouvert en janvier 2016). A Viroflay (78) nous avons répondu à un appel à projet de création d'un EHPAD en proposant aussi un « EHPAD hors les murs ». Ce dispositif innovant a été développé de façon expérimentale sur Bordeaux dans l'un de nos EHPAD, en lien avec un hébergement temporaire dans l'EHPAD, et un centre d'accueil de jour adossé à cet hébergement temporaire. Avec notre dispositif d'EHPAD hors les murs dédié aux personnes âgées qui vivent à leur domicile alentour nous créons du service : possibilité d'appel malade, de lien notamment la nuit, et un suivi d'une file active d'une trentaine de personnes maintenues à domicile et conservant des liens avec nous grâce à l'accueil de jour ou à l'hébergement temporaire et pour lesquels nous sommes attentifs au risque de rupture soit de l'aidant soit de la personne aidée. Si nous n'arrivons pas suffisamment à anticiper, en cas de crise, nous avons une connexion permanente entre l'EHPAD et le domicile par l'intermédiaire d'une tablette spécifique. Elle est équipée d'un bouton d'urgence pour se connecter tout de suite à l'infirmière de jour ou de nuit de l'EHPAD. Une chambre d'accueil d'urgence permanente, financée par l'assurance maladie (projet PAERPA sur Bordeaux) est disponible. Nous proposons cette solution dans un appel à projets sur Versailles où 200 000€ sont fournis pour un projet innovant. 140 000€ financent l'infirmière de nuit, 30 000€ la chambre et le reste pour la connectivité par les tablettes numériques. La tablette dispose d'un logiciel qui en cas de crise permet d'avoir un suivi du médical ou médicamenteux. L'aidant appelle l'EHPAD et c'est l'infirmière de l'EHPAD qui, de jour comme de nuit, fait la liaison. C'est elle qui mesure le degré d'urgence et contacte le Samu.
Comment voyez-vous votre développement ?
Nous avons basculé d'un modèle administré financé à la dépense à un modèle marchand financé à l'activité. Aujourd'hui nous sommes en concurrence avec le lucratif. Ce qui fait la différence c'est le social et la solidité financière. A chaque projet nous mettons 20% en fonds propres et nos ressources viennent de notre bonne gestion. Certaines associations absorbent celles qui sont en difficulté. Mais les administrateurs du COS ne nous demandent pas de développement pour le développement. Nos valeurs de solidarité nous interdisent d'avoir un comportement de prédateur des associations qui ont un vrai engagement humain. Nous ne souhaitons pas les absorber mais coopérer.