Le secteur associatif- comme la société dans son ensemble et plus particulièrement les décideurs politiques- n'a pas pris la mesure de la transformation profonde des seniors.
Nouveaux seniors, nouveaux bénévoles
Les sexagénaires d'aujourd'hui et de demain, ne ressemblent guère à leurs aînés. Ils sont à la fois mieux formés, mieux informés et plus distants par rapport aux institutions. La génération issue du baby-boom ne répond plus à la caricature de retraités dits inactifs. Ce sont, au contraire, des actifs sociaux essentiels à la vie sociale, à la dynamique des territoires, à l'actualisation des formes de solidarité. Il y a un nouveau pacte à inventer entre les associations et les bénévoles. Sinon, le risque est bien d'une désaffection des retraités et d'une prise de distance avec le tissu associatif. C'est aux associations de s'adapter et de comprendre les attentes et les modes de fonctionnement des retraités désireux de s'engager, d'une manière ou d'une autre.
Les sexagénaires d'aujourd'hui et de demain, ne ressemblent guère à leurs aînés. Ils sont à la fois mieux formés, mieux informés et plus distants par rapport aux institutions. La génération issue du baby-boom ne répond plus à la caricature de retraités dits inactifs. Ce sont, au contraire, des actifs sociaux essentiels à la vie sociale, à la dynamique des territoires, à l'actualisation des formes de solidarité. Il y a un nouveau pacte à inventer entre les associations et les bénévoles. Sinon, le risque est bien d'une désaffection des retraités et d'une prise de distance avec le tissu associatif. C'est aux associations de s'adapter et de comprendre les attentes et les modes de fonctionnement des retraités désireux de s'engager, d'une manière ou d'une autre.
Plutôt que de se focaliser sur un éventuel désengagement des Français envers le secteur associatif et les démarches solidaires, plutôt que de toujours ergoter sur l'individualisme, il est bien plus fécond de prendre en compte que pour une grande part des individus, l'engagement privilégie des démarches plus individuelles et la recherche de l'efficacité directe. Ils récusant les discours moralisateurs. Une étude publiée par France bénévolat, " La France bénévole ", montre bien que si le nombre de bénévoles réguliers est en baisse, ce sont les retraités qui sont le plus assidus. Surtout l'étude met en avant que le nombre de bénévoles a augmenté, passant de 11,5 à 12,5 millions de personnes entre 2010 et 2013. Alors que le besoin de solidarité et de production de lien social a toute chance de croître dans les années à venir, les associations qui sont toujours en demande de personnes compétentes, doivent s'interroger sur les moyens de mieux répondre aux attentes des seniors. Si les nouveaux retraités ont depuis longtemps effectué leur révolution culturelle, il n'en est pas de même pour le tissu associatif.
Il faut mesurer que ce n'est pas le désir d'engagement qui diminue mais les formes d'engagement qui évoluent. Les bénévoles, et d'abord les retraités, se méfient toujours plus des institutions. Les associations n'y échappent pas. Elles ne sont d'ailleurs pas exemptes de luttes de pouvoir ou de querelles d'égo... Les bénévoles, et encore plus les retraités qui ont une longue expérience des enjeux de pouvoirs, sont dans leur grande majorité désireux de contribuer concrètement à la solidarité et d'être reconnu pour cela. Ils ne recherchent pas la reconnaissance symbolique du titre et de la fonction mais celle du rôle et de l'action. Comme dans le sport, on peut pratiquer sans être adhérent d'une association. Le coureur à pieds n'a pas besoin d'adhérer à la Fédération d'athlétisme pour aller s'entraîner et même participer à des compétitions !
Autre analogie: courir fait du bien, être bénévole aussi... C'est une donnée à avoir en tête : les bénévoles sont plus en accord avec eux-mêmes, plus heureux et plus sereins que les autres. Le soutien au bénévolat doit assumer cela et en faire un levier d'amélioration de l'engagement des personnes. Il faut valoriser l'engagement informel aussi en termes d'apports pour le bénévole.
Alors que l'État n'est plus en capacité, sur le plan économique comme idéologique, d'assumer ses responsabilités, une grande part de notre destin repose sur la capacité des associations à répondre aux enjeux, à investir les territoires, à développer une culture de la responsabilité solidaire. Le développement local et solidaire va s'appuyer de plus en plus sur des logiques de proximité et l'engagement informel des bénévoles retraités.
Serge Guérin