Une enquête menée par l'UFC-Que choisir sur l'alimentation dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes révèle "de graves carences en matière de prévention de la dénutrition". La FNADEPA et l'AD-PA réclament plus de moyens en personnel pour mener à bien cette prévention.
Nutrition en EHPAD : l'UFC-Que choisir alerte, le secteur se défend
"Les horaires du personnel priment sur la bonne alimentation des séniors", "des économies sur les repas aux dépens de l'équilibre nutritionnel des résidents", "des carences graves dans le suivi nutritionnel des pensionnaires".
Dans une enquête rendue publique le 24 mars, l'UFC-Que choisir dresse un véritable réquisitoire sur la qualité de l'alimentation en EHPAD. Des conclusions basées sur l'analyse, durant un mois, de la qualité nutritionnelle des menus servis dans 88 EHPAD et sur un sondage réalisé auprès des résidents de 43 autres établissements. L'association de défense des consommateurs monte au créneau et exige que "l'alimentation et le suivi nutritionnel dans les EHPAD soient inscrits parmi les enjeux du projet de Loi de Santé Publique" qui doit être prochainement être examiné au Parlement.
La réaction du secteur ne s'est pas fait attendre longtemps. Dans un communiqué de presse, la FNADEPA dénonce une nouvelle stigmatisation des EHPAD à partir d'une enquête effectuée auprès de "moins de 0.5% de résidents".
"La nutrition et la dénutrition sont devenues une des préoccupations majeures des équipes soignantes et des cuisiniers. Ils se sont unis pour offrir des repas adaptés (manger-mains, textures modifiées, compléments alimentaires). Les médecins coordonnateurs des EHPAD, très conscients eux aussi du problème, suivent attentivement les courbes de poids. De plus en plus de diététiciennes, à temps partagé, interviennent dans les établissements et participent aux commissions menus avec les résidents.", souligne la Fédération.
De son côté, l'AD-PA rappelle que la dénutrition est un phénomène fréquent chez les personnes âgées atteintes de polypathologies et n'a rien à voir avec la sous-nutrition ou la faim.
Alors que l'UFC-Que Choisir attend des parlementaires des "obligations réglementaires précises" et des contrôles annuels des Agences régionales de santé, le secteur considère que la prévention de la dénutrition en EHPAD ne pourra être menée à bien sans des ratios de personnel suffisants.