" Je n'ai pas fait de découvertes. J'ai contribué à construire la culture du secteur "
Ou la Pierre angulaire de l'hygiène
Ne le répétez pas. À 18 ans, le jeune Pierre Parneix, aujourd'hui spécialiste du risque infectieux et de l'hygiène de la personne âgée, aurait voulu être journaliste sportif.
Toutefois avec un père et un grand-père chirurgien, une autre voie s'est imposée : la médecine.
Interne au CHU de Bordeaux puis à Bouscat, il est confronté à la gériatrie. " J'ai découvert la fin de vie, la logique bénéfice/risque selon l'espérance de vie, les contraintes économiques... " se souvient le Bordelais. À l'époque - nous sommes en 92, c'est la création des CCLIN (Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales). " Le ministère développait des programmes de prévention et l'aventure m'a tenté, même si elle m'éloignait de la pratique clinique et des patients..., résume Pierre Parneix ce n'était pas possible de faire les deux, prévention et médecine gériatrique. "
Le médecin avancera à grands pas. Praticien Hospitalier à titre provisoire fin 1992 au laboratoire d'Hygiène Hospitalière (CHU de Bordeaux) il constitue un réseau inter-hospitalier, anime des projets de recherche. Un an plus tard, titulaire, il devient Médecin coordonnateur puis responsable du CCLIN Sud-Ouest. Ensuite on le retrouve partout où l'on échange, réfléchit, construit... autour du risque infectieux et de l'hygiène : dans le réseau RAISIN, au CTIN, à la Société française d'hygiène hospitalière dont il assure la vice-présidence. Un pied dans un congrès l'autre dans un Ehpad - " j'aime le terrain ! ", une main sur son portable pour retwitter ses collègues de Londres ou Berlin, l'autre à finaliser un cours de d'hygiène hospitalière... l'homme serait-il un bourreau de travail ? " Je ne suis pas un gros bosseur, je fais juste des choses qui me plaisent !, rétorque Pierre Parneix en riant. L'hygiène est un axe bouillonnant depuis ses débuts. Quand on a résolu un problème, il en revient un autre. Et il faut faire de la pédagogie, explorer de nouveaux supports comme les réseaux sociaux... "
S'il n'est pas devenu journaliste, Pierre Parneix a beaucoup écrit?: études sur le VIH, sur les AES (Accidents d'exposition au sang)... " Je n'ai pas fait de découvertes, précise toutefois le médecin. J'ai montré des choses, contribué à construire la culture du secteur. Pour l'heure, je travaille sur le bon usage des antibiotiques. Ils peuvent abîmer la flore intestinale, dont on commence à comprendre le rôle dans la dépression, l'obésité... "
Contributeur de la revue Hygiènes, Pierre Parneix tient aussi une rubrique mensuelle, très appréciée, dans Géroscopie. Et ça aussi, c'est du sport. " C'est déjà stressant d'écrire dans un mensuel, je ne regrette pas l'Équipe finalement ! " La filière gérontologique non plus : elle aurait perdu beaucoup.