C'est un Ehpad de 63 places, situé en Eure-et-Loir, au coeur d'Illiers-Combray. A sa tête, un directeur convaincu que les moments de plaisir et de joie doivent être maintenus, y compris pendant cette crise sanitaire majeure.
Partage et convivialité, la clé du bien manger
Depuis le mois d'octobre, Josselin Laumont reproduit à l'Ehpad Les Gloriettes, dont il a pris récemment la direction, une initiative très réussie qu'il expérimentait depuis janvier 2019 à l'Ehpad Les Pins de Rémilly (57).
Les envies reviennent à table
Chaque mois, il organise ainsi des repas plaisirs, une table des envies. Ce temps privilégié réunit 8 personnes : 4 résidents (deux anciens et deux nouveaux), 2 cuisiniers, un salarié et un bénévole. Ensemble, ils vont composer le repas de leur rêve, établir le menu, faire les courses, cuisiner et le déguster. « C'est un moment d'exception, hors du temps », confirme Josselin Laumont. « L'Ehpad ne leur impose aucune restriction, ni budgétaire ni gustative. Ils peuvent nous demander ce qu'ils veulent, bavette frites, raclette, coquilles Saint-Jacques ou plat du territoire. Le tout, arrosé d'une bonne bouteille de vin, si c'est leur souhait. L'ambiance est si chaleureuse qu'il n'est pas rare de voir ces déjeuners s'éterniser dans l'après-midi, et d'entendre les participants entonner les chansons d'autrefois. »
Une rencontre, un lieu de vie
Si le plaisir est évident pour les résidents, c'est également le cas pour les cuisiniers. « C'est surtout une occasion unique de découvrir les personnes pour qui ils travaillent chaque jour. Durant le service, le temps est compté. Là, tout s'arrête. Les cuisiniers s'attablent avec leurs hôtes et peuvent enfin échanger sereinement, à égalité ». Cela tisse des liens indissolubles. Du côté des personnels, ces rencontres créent des parenthèses dans le quotidien et facilitent la découverte et l'échange. « Chaque mois, nous invitons alternativement des personnels soignants et non soignants. Cela permet de convier à la table un résident en situation d'aide alimentaire pour lui faire profiter de cet instant de partage. Enfin, il nous a semblé important de convier aussi un bénévole. Une manière de le remercier de son implication à nos côtés. »
Maintenir ces rencontres pendant le confinement
La situation sanitaire actuelle est plus que singulière. « S'il n'a pas été possible de maintenir la Table des envies durant la première vague, il nous a semblé important de la réintégrer à notre quotidien depuis l'automne. » Des mesures sanitaires strictes ont été ajoutées. Des tests antigéniques sont ainsi pratiqués sur les participants non-résidents avant chaque déjeuner. Notre manière de préserver les moments de plaisir, de vivre l'Ehpad autrement et surtout de garder confiance en l'avenir.