À partir du terme de « Transition », c'est bien la question du changement structurel des règles du jeu, des comportements et des imaginaires qui est en jeu.

Partie 1 - Transition écologique et démographique : l'« IAtisation » de la société ne suffira pas
Qu'il s'agisse de la question démographique ou de la dynamique écologique, les deux impliquent une transformation très profonde tant des comportements et de l'économie, que des manières de considérer l'autre comme la nature. Alors que dans les deux cas, le déni de la société et des décideurs fut- et reste encore- un fait social majeur, c'est bien notre responsabilité individuel et collective qui doit être mobilisée. Face aux deux transitions, les solutions technologiques et organisationnelles permettront, au mieux, de résoudre 50% des enjeux. L'approche comportementale et culturelle et la mobilisation d'un nouvel imaginaire seront nécessaires pour trouver un chemin vers une société décarbonée de la longévité. Sur ce point, les travaux de psychologie comportementale peuvent être une aide précieuse.
Responsabiliser la société
Tout ne sera pas résolu par le haut, par la baguette magique de la technique, de l'innovation technologique, de l'« IAtisation » de la société. Chacun doit et devra prendre sa part et ses responsabilités. Face aux deux transitions, nous avons assisté à un même refus de l'obstacle. Or, on ne fera face à ces deux transitions qu'en pensant « double transition » et dans une logique de coopération, d'intergénération active, de care et de considération... Tant des personnes que de la nature. Deux transitions, c'est aussi deux chances pour répondre aux enjeux. En laissant l'idéologie de côté et en prenant nos responsabilités. Lors de la COP 15, Mark Carney, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, évoquait la « Tragédie des horizons ». Il voulait exprimer la difficulté de demander des efforts tout de suite alors que les effets de l'inaction ne se verraient que plus tard. La prévention en santé s'inscrit dans la même dynamique de moyen et long termes. Dans les deux cas, la tentation est d'attendre et de remettre à plus tard les changements et actions. A cela s'ajoutent la permanence du déni climatique et la peur que les « vieux » sclérosent le pays, qu'ils soient des conservateurs attardés... Dans les deux cas, à l'inverse, il est possible d'agir à son niveau, faire de la prévention, changer certaines habitudes. Ce qui devrait d'ailleurs être plus facile à 20 ou 30 ans, qu'à 70 ou 80... Face aux deux transitions, il est illusoire de poursuivre l'idéologie binaire victime/bourreau dans laquelle s'enfonce une large partie de la société française et de ses « élites » politiques. Les représentations et imaginaires moutonniers, les pensées déconstruites, la paresse intellectuelle et la bêtise ne nous sous seront d'aucun secours...