Invitée par l'Association des journalistes de l'information sociale (AJIS), Pascale Boistard, secrétaire d'Etat chargée des Personnes âgées, a détaillé mercredi 30 novembre l'état d'avancement et d'application de la loi ASV. Bien décidée à la faire respecter, notamment par certains départements qui ne l'appliquent toujours pas.
Pascale Boistard demande aux départements de respecter la loi
La moitié des textes publiés
Après avoir rappelé les objectifs de la loi ASV, adapter la société au vieillissement, Pascale Boistard a présenté les mesures entrées en vigueur en 2016, principalement centrées sur le domicile et l'accompagnement des aidants. Elle a aussi rappelé les nouveaux dispositifs mis en oeuvre (conférence des financeurs, conseils départementaux de la citoyenneté et de l'autonomie (CDCA), création du Haut Conseil de la famille de l'enfance et de l'âge (HCFEA) qui devrait être présidé par un représentant des personnes âgées...).
" Toutes les mesures de la loi ont fait l'objet de négociations avec l'ensemble des partenaires, et ce depuis 2013 ", a t-elle expliqué. " Il est donc inacceptable que les départements n'appliquent pas la loi. Quand ils rencontrent de vraies difficultés, nous sommes présents. Pour preuve, nous avons débloqué 5 millions d'euros sur les réserves de la CNSA pour accompagner les collectivités. Mais il faut aujourd'hui différencier les difficultés réelles des départements et les politiques politiciennes. "
Pas prête à s'en laisser conter, Pascale Boistard a engagé des recours contre certains départements, dont la Somme et le Calvados.
Le gouvernement doit faire des choix financiers
" Soyons clair, il a fallu faire des choix ", ajoute Pascale Boistard interrogée sur la situation des EHPAD. Pourtant plusieurs textes d'application, dont la réforme de la tarification, sont prêts. Ils devraient être publiés d'ici la fin de l'année.
Si 25 000 places ont déjà été créées, la question du reste à charge est pour elle préoccupante. Il doit être discuté dans le cadre de la campagne présidentielle car c'est une question de société sur laquelle il faut transiger. Elle concerne les familles, surtout les classes moyennes, et pose des difficultés intergénérationnelles. Le système de solidarité va être mis à mal et exposer à de nouvelles tensions et conflits entre les générations.