La pharmacie de Françoise Parolini, dans une petite commune du sud de l'Essonne, a investi dans un automate dernier cri pour un Ehpad voisin, mais pas que...
PDA : à Itteville, c'est déjà demain
« La pharmacie du futur s'invente à Itteville » n'hésitait pas à titrer Le Parisien du 10 décembre 2017 - Itteville, près de 7 000 habitants dans le sud de l'Essonne. Avec une véritable prescience d'une évolution vers la pharmacie de service que la Covid-19 ne tarda pas à accélérer, Françoise Parolini venait de concrétiser un investissement considérable par la mise au travail de deux automates, dont l'un de préparation des doses à administrer (PDA) pour l'Ehpad public Hautefeuille de Saint-Vrain, une commune limitrophe. « Je le fournissais depuis plus de 25 ans, un long partenariat, mais aussi une autre époque, se souvient-elle. Je livrais régulièrement des caisses de médicaments, je croisais les résidents dans le hall, je discutais avec eux. » Une autre époque, celle d'une PDA artisanale, et un autre Ehpad, car entre-temps, ce dernier fut entièrement reconstruit sur site, avec une augmentation de sa capacité d'accueil (80 lits, dont 24 en unités dédiées à la maladie d'Alzheimer).
L'automate conçu par Omnicell a répondu à la demande de qualité et de sécurité de Françoise Parolini, prête à y mettre le prix : « Cela a été un peu "dessine-moi un pilulier", résume-t-elle avec humour. Avec la robotisation, nous visions le passage à une PDA sécurisée permettant d'assurer la traçabilité du dispositif et des points de contrôle à chaque étape ».
Elle choisit alors la présentation classique en pilulier matin, midi, soir, coucher (plutôt que les sachets en escargot) avec tous les verrous que la technologie et la robotisation peuvent garantir : nom du patient, numéro de chambre, nom du prescripteur, photo du médicament, numéro de lot, moment de la prise...
En assumant de faire un pari sur l'avenir : « Quand on dit PDA, on pense immédiatement Ehpad, mais les résidents sont médicalement entourés ce qui n'est pas le cas de certains patients de ville parfois isolés, polymédicamentés, et je pense que les pharmacies doivent être les postes avancés de la prévention et de la santé ». Sa hantise : la perte de chances ; son credo, la bonne observance qu'elle fait rimer avec persévérance de l'analyse des risques associés. Comme l'ensemble de la profession, elle souhaite aussi une sécurisation réglementaire et financière de la PDA.