1,3 million de locataires auraient potentiellement besoin d'aménagements spécifiques du fait de leur seul âge.
Perte d'autonomie : les HLM à la ramasse
Une étude sur l'adaptation du logement social au vieillissement et au handicap publiée par l'Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols) le 27 août commence par un constat décourageant : les 500 bailleurs sociaux « ont une faible connaissance de leur parc et des besoins de leurs locataires ! ». Ce qui rend aléatoires un état des lieux et une première quantification des besoins...
Le parc social comptait au 1er janvier 2023 environ 5 millions de logements, dont 1,28 à 1,415 millions accessibles soit 26 à 28 % (entrées immeubles, ascenseurs...). Le nombre de logement sociaux adaptés et adaptables serait respectivement de 350 000 et 750 000. Parallèlement, on estime que 600 000 ménages locataires dans le parc social ont actuellement besoin d'aménagements spécifiques et 1,3 million potentiellement du fait de leur seul âge.
Face à l'enjeu démographique du vieillissement, la majorité des bailleurs sociaux dit faire néanmoins de l'adaptation des logements sa principale stratégie et priorité. En 2022, les bailleurs ont reçu près de 50 000 demandes d'adaptation de logement et 36 000 ont été acceptées. La construction de nouveaux logements adaptés ou les mutations internes sont également citées comme moyens d'action
Cependant, la traduction dans les faits n'est pas aussi systématique. Seuls 14 % des bailleurs ont un service dédié à ces questions. Dans 9 cas sur 10, la priorisation se traduit par une réponse à la demande au cas par cas. Le nombre de travaux est faible : pour la moitié des bailleurs, il est quasi nul en 2022. Par ailleurs, la communication vers les locataires est loin d'être généralisée : seuls 4 bailleurs sur 10 déclarent avoir une stratégie de communication en ce sens. Si certains bailleurs se distinguent par leur implication et leur niveau important d'investissement (40 % du total des organismes), d'autres ne se sont peu ou pas saisis de la problématique (46 % de l'ensemble). Pour y répondre, un groupe à part, les bailleurs « bâtisseurs », se distingue par son choix d'opter pour la construction neuve (14%). Après le départ du locataire, contrairement à ce que prévoit la réglementation (R441-4 du CCH), l'attribution du logement adapté n'est pas forcément orientée vers une personne ayant le même besoin. Seuls 30 % des bailleurs déclarent le faire systématiquement.