Réfléchir, débattre, échanger des points de vue en EHPAD, c'est possible ! Le faire avec un philosophe ayant publié et doté d'un savoir encyclopédique accroit le plaisir, car si on peut réfléchir seul, il est encore plus intéressant d'apprendre au contact des autres et de partager, mais il est aussi stimulant de donner son point de vue, quel que soit son âge !
Philosopher et débattre en EHPAD
Philosopher à l'EHPAD Korian villa Victoria (93)
Philosopher c'est aussi faire travailler son intelligence, réfléchir... Philosopher est une gymnastique recommandée à tout le monde et notamment aux personnes âgées.
C'est probablement ce que pense Sonia Sitek, directrice de l'EHPAD Villa Korian à Noisy Le Grand (93) puisqu'elle a invité dans son établissement un philosophe et formateur en éthique médicale. Yannis Constantinidès, en effet, est venu devant un public constitué de résidents de la maison de retraite, de professionnels (directeurs, aide soignants, administratifs) et de parents de résidents pour débattre du thème "Être le plus libre possible en toute sécurité ".
Liberté et sécurité semblent incompatibles mais on est souvent sommés de choisir. Si le choix de la sécurité apparaît comme évident, une surprotection est liberticide. On connait bien cette problématique dans les EHPAD où la contention n'est pas recommandée : en effet même si elle est utilisée pour protéger quelqu'un, elle est souvent inefficace voire néfaste pour l'individu qui la subit.
Mais trop de sécurité tue l'initiative. La peur de prendre des risques même modérés paralyse, alors que "vivre, c'est en général être en danger" (Nietzsche).
Inversement trop de liberté nous met en danger. Chacun dans sa vie doit arbitrer entre liberté et prise de risque mais la société est dominée par la peur d'où le principe de précaution. Anticiper les risques possibles, tendre vers le risque zéro. Il est impossible de tout maîtriser car la prise de risque fait partie de la vie. Ce qui est important est de garder le goût de la vie. "Il est important de préserver la liberté de ceux qui ont une autonomie réduite. Il faut promouvoir la liberté sous surveillance bienveillante et ne pas végéter dans une camisole de prudence". On comprend que la vie et la liberté sont intimement liées.