Les situations divergent fortement selon les territoires et la composition socio-économique des publics. Il s'agit donc de développer des politiques publiques adaptées aux réalités spécifiques de chaque territoire.
Pour des politiques publiques territorialisées
Dans ce cadre, le Département, largement mis en avant avec la Loi Delaunay sur l'adaptation de la société au vieillissement, se doit d'être le porteur et le fédérateur de la politique d'accompagnement social et de santé des personnes âgées. C'est à lui d'assurer la coordination des actions et des financements. Devant la diversité des financeurs, la hause des besoins et la diminution des ressources potentielle, il est vital de d'établir une coordination avec l'ensemble des financeurs (Carsat, Ccas, action social des mutuelles et IP, bailleurs sociaux...).
Eviter les doublons
Cette coordination dépasse la question des financements pour poser celle des initiatives, des innovations et des actions. L'enjeu est d'abord d'une meilleure lisibilité pour les publics utilisateurs garant d'une plus grande équité dans l'accès aux aides et au soutien. Mais il s'agit aussi d'une allocation des ressources optimisée en réduisant les gaspillages, les doublons et les pertes de temps et d'énergie par une démarche d'évaluation unique des besoins et de coordination des financements. La faiblesse des marges de manoeuvre financière et la nécessité d'améliorer la lisibilité des actions rend chaque jour plus nécessaire l'impératif de coordination. La cohérence sur un territoire plus large relevant du dialogue et du contrat avec les ARS.
La gouvernance territoriale de ces politiques doit associer les acteurs et favoriser la co-construction des politiques publiques adaptées aux personnes. Les CDSA peuvent devenir cette instance territoriale représentative des acteurs et des besoins des personnes. Des besoins, qui sont largement fonction des types de populations qui peuplent les territoires concernées mais aussi des conditions géo-économiques et sociale.
Quelles priorités ?
En termes d'empowerment, l'échelle du territoire est celle qu'il convient de mobiliser. Elle permet d'expérimenter des procédures et des politiques, de les évaluer et, si le bilan est porteur, de les étendre aux territoires qui présentent des caractéristiques similaires. On notera que les formules du type « Ateliers citoyens départementaux » comme ceux du Département du Nord, s'inscrivent dans cette perspective de faire remonter la parole, d'élargir la base de propositions et de favoriser la rencontre entre les acteurs en situation de décider des politiques publiques et ceux capables de les faire se développer. L'enjeu est bien de favoriser une meilleure allocation des ressources par l'émergence des priorités et le développement d'une culture de la mutualisation et du réseau.
Un des enjeux majeurs tient à dépasser la seule problématique de la place des plus âgés sur le territoire, pour aborder le rôle des seniors, en particulier des jeunes retraités, dans l'action sociale et le développement des liens sociaux. Il importe aussi de penser les moyens d'interventions et de prise de paroles des seniors. Cette perspective est une manière d'aborder les questions autour de l'intergénération à travers le prisme de la solidarité et du vivre ensemble.
Serge Guérin
Professeur à l'ESG-Management School
Dernier ouvrage : « La solidarité ça existe... Et en plus ça rapporte ! », Michalon