La SFAP considère que la mission Sicard a produit un rapport non partisan qui éclaire de façon très innovante le débat citoyen sur la fin de vie. Mais l'urgence est de développer les soins palliatifs et de répondre aux inquiétudes des Français.
Pour la SFAP, il y a une urgence : développer les soins palliatifs
Lors des débats citoyens, les patients et les familles ont d'abord et surtout exprimé leurs inquiétudes par rapport à leur fin de vie. Crainte de souffrir et crainte de ne pas être écouté par les médecins. Les débats ont aussi mis en évidence une méconnaissance importante de la loi actuelle, loi qui est pourtant la réponse rassurante à ces inquiétudes. Il faut, par une vraie campagne de sensibilisation, informer le grand public sur son droit à être soulagé, à ne plus souffrir. Les patients ne connaissent pas leurs droits. Nous ne pouvons pas accepter, comme le montre le rapport Sicard, qu'aujourd'hui encore plus de la moitié des français ne connaissent pas la loi Leonetti alors qu'elle assure au malade qu'il sera écouté et qu'il ne souffrira pas lorsqu'il abordera la fin de sa vie.
Le rapport a aussi souligné le développement insuffisant des soins palliatifs, en particulier à domicile. L'objectif est que dans 5 ans, chaque citoyen puisse être rassuré sur les conditions de la prise en charge de sa fin de vie, en ayant accès à des soins palliatifs de qualité, quels que soient son âge, sa pathologie, son lieu de prise en charge et trouve au plus proche de chez lui, les acteurs de soins palliatifs qui pourront l'accompagner. Cet objectif nécessite un soutien et un engagement forts des pouvoirs publics et la formation accrue des professionnels de santé aux soins palliatifs.
Réfléchir sur le suicide assisté, une ouverture offerte par le rapport Sicard.
Le rapport conclut que " la pratique euthanasique développe sa propre dynamique résistant à tout contrôle efficace et tend nécessairement à s'élargir ". Aussi, les personnes malades exprimant le souhait de pouvoir anticiper leur mort, alors même qu'ils ne présentent pas de symptômes justifiant une prise en charge médicale, relèveraient-elles plutôt d'une assistance au suicide. Le rapport ne préconise cependant pas d'inscrire dans la loi ce nouveau droit au suicide assisté.