Représentant 25 % du secteur des maisons de retraite, les groupes et réseaux associatifs sont une composante dynamique et indispensable dans l'accueil des personnes âgées en établissement, notamment des personnes de faible revenu.
Pour les associations, le changement c'est maintenant !
Placer l'humain au centre du projet associatif ne va pas de soi et impose un grand écart entre regard humaniste et vision étroitement comptable. Concilier les deux demande de savoir hiérarchiser les priorités et de gérer prudemment amélioration de l'existant et développement.
Les associations sont soucieuses de ne pas perdre leur âme. Si elles font des efforts de gestion et de productivité, les obstacles sont nombreux tant à cause de la culture interne qu'à cause des exigences de performance qui obligent à bouger sur le front de la gouvernance, de l'organisation, de la mutualisation et de la gestion des établissements.
Changer mais pour quoi ?
Plusieurs changements impactent les projets associatifs qui doivent tenir compte des réformes en cours : réformes sur le secteur des personnes âgées comme le CPOM et l'EPRD, focus sur l'accueil en hébergement temporaire, sur l'aide des personnes à domicile, sur le développement des résidences autonomie et des résidences services. Mais réformes également des territoires avec l'adoption des 14 nouvelles super-régions métropolitaines, ce qui change la perspective pour les groupes essentiellement régionaux. Ainsi le groupe Edenis qui voit son champ de développement élargi au Grand Sud alors qu'il était centré essentiellement sur les départements de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne.
Mutualisations ou fusions ?
Depuis quelques années, les fusions se sont multipliées (Arpavie, Chemins d'Espérance, etc.) ainsi que les regroupements entre institutions religieuses par exemple. La gestion déléguée a aussi fortement progressé car pour être performant en termes d'achat, de formation, de qualité, de communication, il est indispensable de faire appel à des experts.
Des acteurs importants comme la Caisse d'Epargne (117 établissements) se sont retirés de la Fondation Caisse d'Epargne pour la solidarité pour laisser vivre par ses propres moyens la nouvelle Fondation Partage et Vie, forte de ses 374 M€ de ressources. Reste un important travail d'homogénéisation et de maillage des établissements à opérer sur les territoires.
Les petits groupes à la peine
Il y a une réelle différence entre les petites associations qui ont quelques établissements et les grosses associations qui ont de nombreux établissements ou qui sont fortement diversifiées vers l'accueil de jour, le handicap, le logement social, etc. Les plus petites n'ont pas de réelle capacité à investir et à négocier avec les départements en matière de tarification. Quant aux CPOM, certaines associations ou réseaux sont mis en difficulté et sont incités à se rapprocher de structures disposant d'une expérience ou de ressources humaines expertes dans ce domaine.
Adeline Leberche, qui a quitté la FEHAP, mais connait bien le secteur, souligne que " le vent du regroupement qui a commencé à souffler il y a quelques années s'accentue, et ce sera l'un des effets des réformes votées en 2016 ".
Patrice Lefrançois