Pour un droit de vieillir dans la dignité
Il n'aura échappé à personne qu'une convention citoyenne sur la fin de vie (voir p. 12 et 24) allait s'ouvrir prochainement, dans un délai suffisamment court pour que ses conclusions et propositions soient disponibles avant la fin mars 2023, date à laquelle commencera l'examen d'un texte législatif. Notre président nous donne six mois. Six mois pour débattre de cette si délicate question qu'est le droit à mourir dans la dignité...
Le débat doit s'ouvrir, la société semble le plébisciter. Et les échanges seront sûrement passionnants, peut-être douloureux, délicats ou pudiques, tant les réponses sont intimes et dépendantes des vécus et de l'histoire de chacun. Reste qu'ils doivent se mener dans des temps contraints, sûrement un peu courts au vu de l'ampleur et de la difficulté de la tâche.
On peut aussi s'interroger sur la pertinence du moment choisi. Est-il possible de mener plusieurs réflexions/actions en même temps ? Le « droit de mourir dans la dignité » ne risque-t-il pas d'occulter la réalité actuelle du grand âge et les difficultés majeures autour de l'accompagnement des plus fragiles justement ?
Alors oui, le bien-vieillir fait partie des quatre thèmes du Conseil national de la refondation, mais il n'est quant à lui toujours pas inscrit au calendrier législatif. Pire, Jean-Christophe Combe annonce une énième consultation.
« Les établissements n'ont jamais été aussi mal. Certains ne passeront pas l'hiver », martèlent les fédérations, obligées de descendre dans la rue tant l'inquiétude, la colère et l'impuissance sont réelles. Pourtant, le ministre connaît le secteur et son immense besoin d'une profonde révolution structurelle.
Mourir dans la dignité, oui, à condition que les conditions du vieillir soient, elles aussi, dignes.