La maison de retraite médicalisée et le centre de rééducation (EHPAD SSR) de Lolme, en Dordogne (24), ouverts en juin 2010, utilisent une chaufferie bois.
Pour une consommation économique et durable
Le Centre de Lolme composé d'un Service de Soins de suite et Réadaptation (S.S.R.) de 30 lits et d'un EHPAD de 60 lits et cinq places d'accueil de jour pour malades Alzheimer, ressemble à une oasis en plein désert... Médical. Sauf que l'environnement proche est constitué de forêts... A perte de vue. D'où la volonté, dès la construction de l'établissement en 2006, d'utiliser l'énergie renouvelable du bois. Un projet coordonné par l'actuelle directrice du centre de santé, Brigitte Verdon, qui n'a pas tout de suite été adopté : " Installer une chaufferie bois représentait un surcoût de 185 000 euros par rapport à l'emploi du gaz ou de l'électricité." Pour convaincre, il a fallu aller à la pêche aux subventions auprès du Conseil général, de l'ADEME, de la Région et de l'Europe (Feder). Des démarches administratives lourdes.* Pas de quoi décourager cette juriste spécialisée dans le domaine médico-social et la méthodologie de projets, qui ne manque pas d'arguments pour utiliser le bois comme chauffage. Le fait de constituer un levier économique pour les exploitants forestiers de proximité dans un contexte agricole difficile a pesé lourd dans la balance.
Une démarche écologique globale
Aujourd'hui grâce au réseau de la CUMA 24 (Coopérative d'utilisation de matériel agricole), ils sont quatre exploitants forestiers situés sur un rayon de 10 km à se relayer pour l'approvisionnement de plaquettes en fonction de leur stock et de l'état de leurs machines, en moyenne toutes les trois semaines. " Le prix de la tonne de plaquette est fixé par le Conseil général. En deux ans, il n'est passé que de 75 à 80 euros ", précise Brigitte Verdon.
En termes d'économie d'énergie, le résultat est sans équivoque. Les chiffres peuvent se comparer à ceux de l'ancienne maison de repos " La Joie de vivre " qu'a remplacé le Centre de santé : " En 2009, pour chauffer 1000 m2 au fioul, cela nous coûtait entre 10 et 14 000 euros par an. Aujourd'hui pour une surface de 5600 mètres2, nous dépensons 6000 euros par an ! Soit une surface multipliée par six pour une enveloppe énergétique diminuée de moitié." Une économie non négligeable pour une structure gérée par une association à but non lucratif.*
D'ailleurs la chaufferie bois s'intègre dans une démarche écologique de l'ensemble de l'établissement. Avec, à l'extérieur, la sauvegarde des pelouses sèches pour assurer la conservation et la protection d'orchidées sauvages menacées, une zone d'épuration des eaux usées par filtres plantés de roseaux, un réseau de collecte de l'eau de pluie... A l'intérieur, des pompes à chaleur sont installées sur les systèmes de ventilation et de climatisation. Les produits choisis (lessive, détergent, désinfectant...) respectent l'environnement et sont pensés pour utiliser le moins d'eau possible. On peut aussi noter le choix d'un mobilier " durable ", et l'emploi de la domotique pour l'électricité. Ces précautions environnementales favorisent le bien être sensoriel et physique des résidents... Et, le saviez-vous ? La chaleur diffusée par le bois est douce et saine, beaucoup moins desséchante que l'électrique !