Aujourd'hui se dessine une nouvelle culture, en cohérence avec la réflexion menée autour de la préservation de l'environnement. La multiplication voire le mélange des produits utilisés par les équipes se révèle parfois, outre inutile, dangereuse pour les usagers.
Pour une utilisation raisonnée des produits désinfectants
Une étude à paraître en octobre 2016 dans HygièneS, le magazine édité par la Société Française d'Hygiène, dresse un état des lieux des pratiques actuelles en matière d'entretien des sols dans les structures hospitalières et médico-sociales.
Pour le Dr Philippe Carenco, médecin hygiéniste au CH d'Hyères, "En dehors des situations épidémiques particulières, pour lesquelles des traitements adaptés doivent être mis en place, l'utilisation de désinfectants sur les sols génère des risques éco-toxiques, pour l'environnement d'abord puisque tous les produits retournent dans le milieu naturel, mais pour les utilisateurs aussi. L'utilisation inadaptée de produits désinfectants entraîne une résistance, qui renforce elle-même la résistance aux antibiotiques." Cet effet, dont le grand public n'a pas encore pris conscience, a été démontré dans un rapport scientifique commandé par la Commission européenne dans les années 2000. On note également un impact direct sur les agents de service qui développent asthme et dermatoses cutanées, deux maladies professionnelles. "Si les produits désinfectants pour les sols disparaissent aujourd'hui progressivement des hôpitaux, on les voit pénétrer les maisons de retraite. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il y a urgence à informer les directeurs", ajoute le Dr Carenco.
Et pour bénéficier de conseils, rappelons que des hygiénistes sont à leur disposition. Les ARS favorisent le développement d'équipes mobiles, inégalement financées selon les régions.
Face à des doléances répétées en matière de propreté des locaux, l'Ehpad Public « Résidence La Méridienne » réagit.
Entretien avec Gaëlle Epivent-Bernard, directrice et Mirtes de Campos, responsable RH et formation.
Des familles, des résidents et l'équipe de direction se plaignaient régulièrement de la propreté des locaux. Pourtant de nombreuses actions avaient été menées ces dernières années : changement de fournisseur et de produits (avec mise en place du bio nettoyage), élaboration d'un nouveau protocole avec l'équipe, formation à ce protocole, création de fiches de postes et de tâches, achat de nouveau matériel et chariots, recrutement d'un intendant. Ce poste a été crée spécifiquement par la direction avec l'objectif très clair de remédier à cette problématique de résultats. La qualité du service restant malgré tout aléatoire, nous avons envisagé la sous traitance mais le calendrier de mise en place étant conditionnée par la question RH (personnel titulaire de la FPH avec des départs envisagés à moyen terme), une action devait être menée avec l'aide d'un professionnel externe. Nous avons alors fait appel à un organisme de formation. Le but était de valider le protocole, de le modifier le cas échéant et de former l'équipe. Au bout de plusieurs mois, il est apparu que les méthodes de travail devaient être modifiées et codifiées en protocole.
Les évaluations menées à l'issue de la formation ont permis de démontrer que les difficultés rencontrées reposaient sur une problématique d'encadrement et de suivi de l'équipe au quotidien. Nous allons ainsi pouvoir travailler ces questions spécifiques.