Les EHPAD ont un rôle à jouer en matière de prévention tertiaire de la perte d'autonomie. En clair : ils doivent mener toutes les actions destinées à empêcher la détérioration de l'état de santé des résidents ou leurs complications. C'est là l'une des conclusions du Comité "Avancée en Age" qui se concrétise dans l'enjeu n°8 du plan national d'action de prévention de la perte d'autonomie.
Prévenir et repérer les fragilités, nouvel enjeu des EHPAD
Selon le dernier rapport de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), 45 % des résidents en EHPAD sont classés en GIR de 3 à 6, avec une espérance de vie relativement longue pour une majorité d'entre eux. " Repérer les risques de perte d'autonomie et de son aggravation prend, au sein de ces établissements, tout son sens ", rappelle l'ANESM. Quid des résidents fortement dépendants ? " Bien que peu de résidents répondent aux critères de fragilité, la grande majorité des personnes accueillies doivent bénéficier d'une stratégie institutionnelle de prévention du déclin fonctionnel ", considère le Pr Yves Rolland du Gérontopôle de Toulouse. Les actions à engager portent sur la polymédication, la lutte contre la dénutrition et la sédentarité. " La valorisation de ces actions de prévention par l'outil Pathos est un soutien attendu par les EHPAD ", ajoute le Pr Rolland.
Intégrer la prévention dans le calcul du PMP
En effet jusqu'à présent, la prévention n'était pas valorisable dans l'outil Pathos. Le comité technique dirigé par le professeur Jean-Luc Novella a pré-identifié un certain nombre de risques de nature à être fréquents en EHPAD : la dénutrition, la chute, l'infectiologie, l'escarre, le risque dépressif, les problèmes adaptatifs à l'entrée, les risques sensoriels, la désorientation. Les ordonnances sont en cours de rédaction pour intégrer ces actions de prévention. Par ailleurs, dans le cadre de la réforme de la tarification, les EHPAD pourront faire la demande de financements complémentaires au titre des actions de prévention dans les contrats pluriannuels d'objectifs et de moyens (CPOM). De quoi inciter les établissements à s'engager davantage dans ces nouvelles missions.
Vers une prévention "hors les murs"?
Pour le Pr Yves Rolland et le Dr Nathalie Maubourguet, présidente de la Fédération Française des Associations de Médecins Coordonnateurs (FFAMCO), la mise en oeuvre d'une véritable politique de prévention de la dépendance ouvrirait les EHPAD vers l'extérieur. " L'avenir des EHPAD est peut-être aussi de s'orienter vers le dépistage de la fragilité des aidants ou des sujets âgés vivant à proximité des EHPAD et de permettre aux médecins traitants de disposer d'un lieu où sont déjà en place des spécialistes de la personne âgée (gériatre, psychologue, diététicien, éducateur sportif...). Ils pourraient mener des évaluations gériatriques standardisées (EGS) et organiser des interventions de prévention. "