Générateurs de souffrances et d'arrêts de travail, ces risques peuvent être limités par la prise en compte et l'adaptation des locaux ou des aides techniques. Quels sont les risques en cause ?
Prévenir les TMS, les chutes et les risques psychosociaux ou infectieux
Les Troubles musculo-squelettiques (TMS)
C'est Le fléau du métier, un enjeu majeur pour les établissements, en terme financier comme de bien-être des salariés. Les TMS sont directement liés aux conditions de travail. Ils se traduisent toujours par des symptômes douloureux pour le salarié et une réduction de ses capacités, entraînant arrêt de travail ou réparation financière en raison de séquelles. En Ehpad, le dos, les épaules et les membres supérieurs sont souvent les plus touchés, à cause des manipulations de personnes.
La réponse : anticiper. Cela passe par l'intégration de matériel pour soulager les soignants (rails, disques ou sangles de transfert, verticalisateur...), l'aménagement des chambres pour faciliter les déplacements, mais aussi la formation des personnels pour adopter les bons gestes et apprendre à manipuler les aides techniques, et la prévention pour aider les professionnels à comprendre comment éviter les situations à risque...
Les chutes
Souvent à l'origine d'une entrée en Ehpad, les chutes restent une menace certaine pour le maintien de l'autonomie et la qualité de vie des résidents.
La prévention est le moyen le plus efficace pour lutter contre les différents facteurs de risques. Outre les caractéristiques propres à chaque individu (dénutrition, prise de médicaments...), un dispositif de prévention peut être proposé et intégré dans un programme global d'aménagement de l'établissement. Il permet d'installer des équipements techniques, d'aménager les locaux ou d'anticiper la mise à disposition de systèmes d'alerte pour répondre plus efficacement aux situations dangereuses. A noter que les chutes représentent également la 2è cause d'arrêt de travail des personnels d'Ehpad. Les distances parcourues comme les sols glissants sont les principaux éléments identifiés. Une révision de l'organisation des tâches et des déplacements, l'adoption de sols antidérapants permettent de limiter ces risques.
Les risques psychosociaux
Stress, surcharge de travail, manque de reconnaissance, contraintes organisationnelles, décès des résidents, charge mentale... sont autant d'obstacles au bien-être des salariés. La rénovation d'un établissement est l'occasion de repenser les modes d'échanges et de communication au sein des équipes, d'organiser des espaces de récupération, de prévoir des lieux et des temps pour échanger et partager en groupe autour ce qui a été vécu dans la semaine ou le mois. C'est d'ailleurs l'une des recommandations du récent rapport El Khomri.
Les risques infectieux
L'épidémie de Covid-19 a récemment pointé la difficulté à circonscrire les transmissions virales. Cet événement, aussi inédit soit-il dans ses conséquences, est amené à se reproduire. Les établissements doivent aujourd'hui se préparer à répondre dans l'urgence mais aussi à anticiper ces phénomènes épidémiques par des mesures barrières systématiques. Chaque année, les Ehpad affrontent grippe saisonnière et gastro-entérites. D'où la nécessité d'organiser les espaces de soins et d'hygiène pour limiter les risques de contamination.