Les Rivalières, groupe DomusVi, accueille 98 résidents et emploie 60 salariés. L'établissement situé au Vaudreuil (27) a développé une démarche active de prévention et de lutte contre les TMS. Entretien avec Christine Vincent, directrice de l'établissement.
Prévenir pour anticiper les risques
Êtes-vous confrontés à un grand nombre d'accidents du travail ?
Nous n'avons que très peu d'accidents du travail liés à des TMS. La prévention est à nos yeux essentielle. Notre psychomotricienne a été formée comme référente en prévention des risques au travail. Pour établir nos diagnostics auprès de l'ensemble du personnel, nous nous sommes appuyés sur le questionnaire SATIN établi par l'INRS.
Quelles initiatives avez-vous mises en place pour prévenir les accidents ?
Cette année, nous avons répondu à un appel à projet et avons ainsi pu obtenir des crédits pour financer des minis-séminaires de formation PRAP (Prévention des Risques liés à l'Activité Physique). Notre but était de sensibiliser les salariés aux risques liés aux TMS et leur permettre d'adopter de meilleurs gestes et postures. Une ergothérapeute intervient, en situation, auprès de chaque salarié pour les conseiller, et leur délivrer des « trucs et astuces » visant à mobiliser aux mieux les résidents en évitant les mauvaises postures. Une dame en obésité morbide par exemple posait des difficultés aux soignants lors des toilettes et transferts (douleurs lombaires, traction des bras, douleurs aux épaules...). L'ergothérapeute a observé les soins et proposé une nouvelle technique de transfert et du nouveau matériel pour faciliter les soins d'hygiène. Les soignantes n'ont plus à intervenir corporellement lors du transfert au fauteuil.
Intervenez-vous sur la qualité de vie au travail ?
Oui notamment dans le cadre des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires). Il a été décidé d'investir dans un fauteuil massant relaxant électrique pour le personnel. De même, durant les temps de pause, les salariés peuvent accéder à la balnéothérapie ou l'espace multisensoriel, s'ils ne sont pas utilisés par les résidents. Nous travaillons également avec Psy France, un organisme extérieur, pour permettre aux collaborateurs de s'exprimer sur leurs conditions de travail et faciliter les échanges entres collègues.
C'est aussi l'occasion de travailler sur les analyses de pratiques professionnelles.
Comment les salariés acceptent-ils les changements ?
Le changement d'habitude est toujours anxiogène. Les salariés pensent qu'ils vont perdre du temps, et s'opposent donc aux changements. Mais lorsque l'ensemble des acteurs (la direction, la référente prévention des risques au travail, le CHSCT et la médecine du travail) va dans le même sens, les choses évoluent. Il faut parfois plusieurs démonstrations et sensibilisations sur une même thématique pour que le personnel adhère pleinement aux nouvelles techniques. Lorsque les salariés constatent que leur risque de se blesser diminue et que l'on prend soin d'eux, ils se rallient aux nouveaux process.
Vous avez reçu un prix du SEST pour un chariot de petit-déjeuner. Qu'est-ce qu'il a changé au quotidien ?
Le chariot rend la distribution plus ergonomique, plus rapide et plus confortable. Les différents composants (sachets de sucre, confitures, sachets de thé, fromages blancs) sont rangés dans des alcôves pick-up. Cela facilite un service rapide sans manipulation de boites. Ce dispositif modulable permet d'offrir une plus large gamme de produits aux résidents : jambon, fromage et Nutella par exemple. Par ailleurs, un système de glissières sur le dessus du chariot permet de poser les plateaux de pain et de biscottes et de les faire coulisser pour prendre les aliments. Cela limite les manipulations pour le personnel, et supprime le risque de chute des aliments en améliorant l'hygiène. Un bénéfice pour les professionnels comme pour les résidents.