Dans le n° 2-novembre 2010  139

Procrastination caractérisée !

Tendance à différer, à remettre au lendemain une décision ou l'exécution de quelque chose. " Cette habitude de l'ajournement perpétuel, que Monsieur de Charlus flétrissait sous le nom de procrastination (Cf. Proust) semble plus que jamais d'actualité. Décidément, branche ou risque selon les jours et les colloques, la prise en compte de la dépendance et donc des plus fragiles, semble devenir une véritable Arlésienne. Il est certain que l'enjeu aurait nécessité une réflexion approfondie depuis de nombreuses années. Que dire alors en période de " crise "....Pas de chance vraiment. Cette réforme n'a pas su ou pu trouver sa " fenêtre " et s'imposer comme une priorité. Pourtant les suggestions se précisent et les orientations futures se construisent. De la réflexion nait l'action dit-on. Il est donc temps. Pour trois raisons, au moins. D'abord et avant tout pour l'ensemble des personnes âgées concernées.

La 6e puissance du monde ne peut ignorer ses plus faibles, les personnes âgées, même si les priorités s'empilent et tissent une confusion préjudiciable dans les esprits. Pour des raisons économiques ensuite. Les conseils généraux sont pour la plupart asphyxiés par cette situation. L'APA représente pour le plus grand nombre 20 % des recettes. La part de l'Etat, c'est-à-dire de la solidarité nationale n'a pas varié depuis la création de cette aide personnalisée. Et les différences entre départements sont autant d'injustices intolérables, que la convergence ne pourra qu'aligner vers le bas. Il faut donc sortir de cette situation inacceptable. Enfin et peut être surtout, c'est sans doute le " bon moment ". Un pays a besoin de se retrouver autour d'un grand projet, une grande cause. Partager ce lien qui traverse les siècles et l'histoire. Inconsciemment, au sortir d'une période difficile où les débats ont plus que jamais été facteurs de divisions il s'agit désormais d'unir et de " panser les plaies ".

Notre récente enquête sur les directeurs d'EHPAD démontrait de leur part un " mal être " et un manque de reconnaissance. Le sentiment ancré d'un isolement et d'une indifférence. Lassitude d'exposer depuis des années une situation intolérable pour celles et ceux qui au quotidien agissent le plus souvent sans bruit, malgré le travail des fédérations dont ils sont membres. Tant il est vrai que le risque de voir bloquer les raffineries de pétrole par des fauteuils roulants ou des déambulateurs est des plus improbables ! Paul Eluard l'exprimait admirablement : " Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez vous ". Et en finalité, si ce " risque " devenait une réelle opportunité et même une aubaine politique. Et cette cinquième branche un point d'appui pour " sortir vers le haut ". Bref, un rendez vous à ne pas manquer.

02/01/2025  - Bilan - Rétrospective

2024 une sombre boucle pas bouclée

Le bilan 2024 ? Et si nous adoptions le regard personnel d'une journaliste de la presse professionnelle...
02/12/2024

Heureuses nouvelles

2024 ...
02/12/2024  - Billet

« Je tire ma révérence... »

Jean Sablon susurrait si agréablement cette phrase que j'ai décidé de la choisir pour ma « dernière chronique ». Certes, ce nom et cette mélodie ne diront rien aux « moins de ». Il y a un temps pour chaque séquence de vie. Et il faut savoir tourner la page, élégamment je l'espère et avec tant de souvenirs depuis novembre 1973 où j'ai débuté dans le secteur sanitaire et médico-social. Cinquante et une années ! Que dire et retenir au moment d'écrire ces dernières lignes... Merci tout d'abord à Géroscopie que j'ai vu naître et que j'ai accompagné si longtemps et qui représente un éclairage majeur et solide dans un environnement si compliqué. Merci à toutes celles et ceux de ce secteur qui ont accompagné cette longue séquence. Je ne retiens que les « vrais » (ils se reconnaîtront) et j'ai déjà oublié les opportunistes, semblables à des éoliennes mais sans productivité (ils ne se reconnaîtront pas). ...
02/12/2024  - Partie IV

Société de la longévité : démographie et sociologie sont dans le même bateau

Après s'être s'interrogé sur l'émergence d'une culture spécifique des seniors qui influence déjà les générations plus jeunes, et après avoir évoqué combien l'âge a rajeuni, sur un plan physiologique, social et culturel, cette 4e lchronique s'intéresse à l'implication (ou non) des seniors dans deux inquiétudes majeures concernant l'avenir. Sagan disait combien elle n'aimait pas « les gens sans inquiétude »...
01/11/2024  - Partie III

Société de la longévité : démographie et sociologie sont dans le même bateau

Dans les deux chroniques précédentes, nous avons posé comme hypothèse qu'après l'émergence d'une culture spécifique des jeunes, qui a influencé le pays à partir du milieu des années 1960, le phénomène se reproduit depuis les années 2015 avec les seniors...
01/11/2024  - Billet

Je suis une personne à risque

C'est fait ! Je sais désormais grâce aux médias qui annoncent la campagne de vaccination en prévention de la grippe (et je m'en réjouis car notre pays avait un retard à combler) que cela me concerne car je fais largement partie des « personnes à risque de plus de 65 ans » selon la formule utilisée. Oui, j'ai plus de 65 ans... et même bien au-delà. ...
01/11/2024

Mon domicile, mon chez moi

Vieillir chez moi, vivre à mon rythme, me lever à l'heure qui me plait, rester en pyjama toute la journée si je le souhaite... Comment imposer et faire respecter mes désirs ? interrogent les vieux retraités actifs. S'agit-il d'une vaine utopie lorsque la vie en collectivité s'imposera à moi ? Peut-être pas... ...
01/11/2024  - En réunion d'équipe...

Qui dort dîne

C'est une préoccupation qui revient régulièrement dans les Ehpad : comment prendre soin du sommeil des résidents tout en préservant leur confort ? Entre les équipes de jour et celles de nuit, le sujet ne cesse de faire débat, et peut être source de tensions. Horaires de coucher et de lever, soins d'hygiène et accompagnements nocturnes... Qui fait quoi, quand, comment ?
01/10/2024  - Marie-Sophie Ferreira, directrice stratégie et pôle performance médico-sociale à l'Agence nationale de performance sanitaire et médico-sociale (Anap)

« Nous ne prônons pas la création de mastodontes ni la suppression des antennes locales, mais plutôt la mutualisation des fonctions et la création de dynamiques de groupe »

Forte de sa double responsabilité, Marie-Sophie Ferreira détaille pour Géroscopie l'action de l'Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap) au service du médico-social. Entretien.