Tendance à différer, à remettre au lendemain une décision ou l'exécution de quelque chose. " Cette habitude de l'ajournement perpétuel, que Monsieur de Charlus flétrissait sous le nom de procrastination (Cf. Proust) semble plus que jamais d'actualité. Décidément, branche ou risque selon les jours et les colloques, la prise en compte de la dépendance et donc des plus fragiles, semble devenir une véritable Arlésienne. Il est certain que l'enjeu aurait nécessité une réflexion approfondie depuis de nombreuses années. Que dire alors en période de " crise "....Pas de chance vraiment. Cette réforme n'a pas su ou pu trouver sa " fenêtre " et s'imposer comme une priorité. Pourtant les suggestions se précisent et les orientations futures se construisent. De la réflexion nait l'action dit-on. Il est donc temps. Pour trois raisons, au moins. D'abord et avant tout pour l'ensemble des personnes âgées concernées.
La 6e puissance du monde ne peut ignorer ses plus faibles, les personnes âgées, même si les priorités s'empilent et tissent une confusion préjudiciable dans les esprits. Pour des raisons économiques ensuite. Les conseils généraux sont pour la plupart asphyxiés par cette situation. L'APA représente pour le plus grand nombre 20 % des recettes. La part de l'Etat, c'est-à-dire de la solidarité nationale n'a pas varié depuis la création de cette aide personnalisée. Et les différences entre départements sont autant d'injustices intolérables, que la convergence ne pourra qu'aligner vers le bas. Il faut donc sortir de cette situation inacceptable. Enfin et peut être surtout, c'est sans doute le " bon moment ". Un pays a besoin de se retrouver autour d'un grand projet, une grande cause. Partager ce lien qui traverse les siècles et l'histoire. Inconsciemment, au sortir d'une période difficile où les débats ont plus que jamais été facteurs de divisions il s'agit désormais d'unir et de " panser les plaies ".
Notre récente enquête sur les directeurs d'EHPAD démontrait de leur part un " mal être " et un manque de reconnaissance. Le sentiment ancré d'un isolement et d'une indifférence. Lassitude d'exposer depuis des années une situation intolérable pour celles et ceux qui au quotidien agissent le plus souvent sans bruit, malgré le travail des fédérations dont ils sont membres. Tant il est vrai que le risque de voir bloquer les raffineries de pétrole par des fauteuils roulants ou des déambulateurs est des plus improbables ! Paul Eluard l'exprimait admirablement : " Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez vous ". Et en finalité, si ce " risque " devenait une réelle opportunité et même une aubaine politique. Et cette cinquième branche un point d'appui pour " sortir vers le haut ". Bref, un rendez vous à ne pas manquer.