Dans le n° 2-novembre 2010  148

Qu'avons-nous appris de la pandémie grippale

On peut concevoir que le rapport de la commission d'enquête sur la manière dont a été gérée la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1) n'ai pas été la lecture estivale de chacun, son caractère fleuve (742 pages) pouvant rebuter un peu. Si certains pourront trouver l'exercice par trop peu critique, mais force est de constater que la plupart des personnes auditionnées s'est plutôt décernée un satisfecit, il s'agit tout de même d'un vrai effort de transparence intéressant et louable en démocratie. On y apprend par exemple que 3,5 millions de doses de vaccin ont été jetées ce qui représente tout de même les deux tiers du total des personnes effectivement vaccinées.

Les derniers chiffres montrent que 7,9% des Français ont été vaccinés contre la grippe A(H1N1) et la couverture des professionnels de santé est estimée à 30% avec on le sait une très forte défiance des personnels non médicaux. Si le rapport souligne que nombre de pays d'Europe ont obtenus des résultats aussi peu enviables, il est intéressant de jeter un oeil en haut du classement vers la Suède ou le Canada où les deux tiers de la population ont été vaccinés. Certes les Canadiens ont connus d'emblée le cas dramatique et médiatisé du décès d'un jeune hockeyeur mais avaient surtout été déjà durement éprouvés en 2003 par le syndrome respiratoire aigue sévère (SRAS), et sa létalité élevée. Souvenons-nous de ce 21 février 2003 où un médecin chinois, venu assister à un mariage à Hong-Kong, séjourne 24 heures au 9ème étage de l'hôtel Métropole avant d'être hospitalisé atteint du SARS dont il décèdera. Il y croise furtivement l'occupante de la chambre 901, une retraitée canadienne, vivant à Toronto et ayant gagné un séjour à Hong-Kong, qui ramènera la pathologie au Canada et sera source de 16 cas secondaires, dont trois dans sa famille, la plupart mortels.

La leçon de prévention que l'on aimerait voire acquise serait le port du masque chirurgical systématique pour prendre en charge une personne présentant une symptomatologie respiratoire fébrile dans l'attente d'une clarification diagnostique voire même le port d'un masque de protection respiratoire, type FFP2, pour tout soins aérosolisant comme une aspiration trachéale. Faire porter un masque à une personne malade qui fréquente un lieu de vie doit aussi s'imposer à nous.

Si les collectivités de personnes âgées sont plus acculturées aux stratégies vaccinales antigrippales, résidents et professionnels n'en ont pas moins été soumis aux mêmes hésitations dans cet épisode particulier où l'on se mit à craindre d'avantage le vaccin que le virus. Force est de constater qu'à l'heure d'internet il faut repenser la communication vers la population et les professionnels et parmi les 42 propositions de nos députés la n°33 est ainsi rédigée : " Renforcer le pôle de veille multimédia au sein du service d'information du Gouvernement et prévoir une réponse adaptée sur internet et surtout les réseaux sociaux. "

Et vous qu'avez-vous appris de la pandémie ?

20/01/2025  - Médecine complémentaire

L'AMCA s'engage en Seine-Saint-Denis

L'Agence des médecines complémentaires adaptées (A-MCA) sensibilise des ambassadeurs santé de Seine-Saint-Denis aux médecines complémentaires. Un intérêt majeur pour les seniors.
02/01/2025  - Bilan - Rétrospective

2024 une sombre boucle pas bouclée

Le bilan 2024 ? Et si nous adoptions le regard personnel d'une journaliste de la presse professionnelle...
02/12/2024  - Partie IV

Société de la longévité : démographie et sociologie sont dans le même bateau

Après s'être s'interrogé sur l'émergence d'une culture spécifique des seniors qui influence déjà les générations plus jeunes, et après avoir évoqué combien l'âge a rajeuni, sur un plan physiologique, social et culturel, cette 4e lchronique s'intéresse à l'implication (ou non) des seniors dans deux inquiétudes majeures concernant l'avenir. Sagan disait combien elle n'aimait pas « les gens sans inquiétude »...
02/12/2024  - Billet

« Je tire ma révérence... »

Jean Sablon susurrait si agréablement cette phrase que j'ai décidé de la choisir pour ma « dernière chronique ». Certes, ce nom et cette mélodie ne diront rien aux « moins de ». Il y a un temps pour chaque séquence de vie. Et il faut savoir tourner la page, élégamment je l'espère et avec tant de souvenirs depuis novembre 1973 où j'ai débuté dans le secteur sanitaire et médico-social. Cinquante et une années ! Que dire et retenir au moment d'écrire ces dernières lignes... Merci tout d'abord à Géroscopie que j'ai vu naître et que j'ai accompagné si longtemps et qui représente un éclairage majeur et solide dans un environnement si compliqué. Merci à toutes celles et ceux de ce secteur qui ont accompagné cette longue séquence. Je ne retiens que les « vrais » (ils se reconnaîtront) et j'ai déjà oublié les opportunistes, semblables à des éoliennes mais sans productivité (ils ne se reconnaîtront pas). ...
02/12/2024  - Habitat

L'habitat transitoire : une réponse innovante aux défis du vieillissement

Loin de notre grisaille métropolitaine, je vous emmène aujourd'hui à Mayotte dans l'océan Indien.
02/12/2024  - L'envie, le plaisir

Quand l'appétit va, tout va

En Ehpad comme à la maison, la lutte contre la dénutrition est l'une des priorités des professionnels de santé. Menus élaborés en fonction des apports journaliers recommandés, ateliers de « cuisine des saveurs » ou de « recettes d'antan », collations, crèmes enrichies pour pallier le risque de dénutrition, cuisine à thème, journée du goût... les équipes ne manquent pas d'idées pour proposer des menus qui stimulent l'appétit. Quand l'appétit va tout va ! Mais quand ça ne va plus ?
01/11/2024  - Partie III

Société de la longévité : démographie et sociologie sont dans le même bateau

Dans les deux chroniques précédentes, nous avons posé comme hypothèse qu'après l'émergence d'une culture spécifique des jeunes, qui a influencé le pays à partir du milieu des années 1960, le phénomène se reproduit depuis les années 2015 avec les seniors...
01/11/2024  - En réunion d'équipe...

Qui dort dîne

C'est une préoccupation qui revient régulièrement dans les Ehpad : comment prendre soin du sommeil des résidents tout en préservant leur confort ? Entre les équipes de jour et celles de nuit, le sujet ne cesse de faire débat, et peut être source de tensions. Horaires de coucher et de lever, soins d'hygiène et accompagnements nocturnes... Qui fait quoi, quand, comment ?
01/11/2024  - Plainte

Différencier le temps passé au lit et le temps de sommeil

« Je dors mal », « j'ai des insomnies », 40 % des personnes âgées de plus de 75 ans se plaignent de leur sommeil. Pour la spécialiste Sylvie Royant-Parola, quand ce n'est pas pathologique, il faut regarder du côté des habitudes de vie.