Qu'avons-nous appris de la pandémie grippale
On peut concevoir que le rapport de la commission d'enquête sur la manière dont a été gérée la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1) n'ai pas été la lecture estivale de chacun, son caractère fleuve (742 pages) pouvant rebuter un peu. Si certains pourront trouver l'exercice par trop peu critique, mais force est de constater que la plupart des personnes auditionnées s'est plutôt décernée un satisfecit, il s'agit tout de même d'un vrai effort de transparence intéressant et louable en démocratie. On y apprend par exemple que 3,5 millions de doses de vaccin ont été jetées ce qui représente tout de même les deux tiers du total des personnes effectivement vaccinées.
Les derniers chiffres montrent que 7,9% des Français ont été vaccinés contre la grippe A(H1N1) et la couverture des professionnels de santé est estimée à 30% avec on le sait une très forte défiance des personnels non médicaux. Si le rapport souligne que nombre de pays d'Europe ont obtenus des résultats aussi peu enviables, il est intéressant de jeter un oeil en haut du classement vers la Suède ou le Canada où les deux tiers de la population ont été vaccinés. Certes les Canadiens ont connus d'emblée le cas dramatique et médiatisé du décès d'un jeune hockeyeur mais avaient surtout été déjà durement éprouvés en 2003 par le syndrome respiratoire aigue sévère (SRAS), et sa létalité élevée. Souvenons-nous de ce 21 février 2003 où un médecin chinois, venu assister à un mariage à Hong-Kong, séjourne 24 heures au 9ème étage de l'hôtel Métropole avant d'être hospitalisé atteint du SARS dont il décèdera. Il y croise furtivement l'occupante de la chambre 901, une retraitée canadienne, vivant à Toronto et ayant gagné un séjour à Hong-Kong, qui ramènera la pathologie au Canada et sera source de 16 cas secondaires, dont trois dans sa famille, la plupart mortels.
La leçon de prévention que l'on aimerait voire acquise serait le port du masque chirurgical systématique pour prendre en charge une personne présentant une symptomatologie respiratoire fébrile dans l'attente d'une clarification diagnostique voire même le port d'un masque de protection respiratoire, type FFP2, pour tout soins aérosolisant comme une aspiration trachéale. Faire porter un masque à une personne malade qui fréquente un lieu de vie doit aussi s'imposer à nous.
Si les collectivités de personnes âgées sont plus acculturées aux stratégies vaccinales antigrippales, résidents et professionnels n'en ont pas moins été soumis aux mêmes hésitations dans cet épisode particulier où l'on se mit à craindre d'avantage le vaccin que le virus. Force est de constater qu'à l'heure d'internet il faut repenser la communication vers la population et les professionnels et parmi les 42 propositions de nos députés la n°33 est ainsi rédigée : " Renforcer le pôle de veille multimédia au sein du service d'information du Gouvernement et prévoir une réponse adaptée sur internet et surtout les réseaux sociaux. "
Et vous qu'avez-vous appris de la pandémie ?