A Nice, l'EHPAD la Corniche Fleurie profite de son démarrage pour offrir diplôme et insertion à des personnes en difficulté professionnelle.
Quand professionnalisation rime avec insertion
L ors d'une ouverture d'établissement, on peut recruter des auxiliaires de vie expérimentées. On peut aussi former des personnes extérieures au secteur. A Nice, l'EHPAD La Corniche Fleurie (capacité 83 résidents, groupe Orpéa) a mixé les deux options.
L'histoire démarre en mars 2010, quelques mois avant une ouverture prévue en août. Jean-Christophe Romersi, directeur régional, et Marisol Guerra, directrice de l'EHPAD, peaufinent leur plan de recrutement. Ils ont besoin de 4 ou 5 auxiliaires de vie et souhaitent à la fois s'assurer des compétences et mener une action d'insertion. " Le groupe prône une démarche de professionnalisation des équipes et ce à tout niveau, souligne Jean-Christophe Romersi. Ici, nous sommes inscrits dans une démarche de professionnalisation des personnes sans emploi et sans qualification. L'ouverture progressive de l'établissement (par unité de vie successive) se prêtait bien à une logique de formation en alternance. " Une formation vers le diplôme d'assistante de vie existe à l'AFPA - 1 200 heures, réparties entre théorie et pratique- Orpéa décide de créer un groupe avec ses propres candidates.
Il lui faut maintenant trouver les bonnes personnes. Les opérateurs de l'insertion sociale orientent une trentaine de candidates vers les deux partenaires. Certaines ont une expérience d'aide à domicile, d'autres découvrent totalement ce métier. " Nous avons fait des réunions d'information, organisé des entretiens individuels pour nous prémunir contre un abandon en cours de formation, résume le directeur régional. Le projet, tentant au début, doit être en adéquation sur le long terme. " Huit candidates sont retenues et signent un contrat de professionnalisation avec l'EHPAD. Orpéa fait aménager des modules complémentaires de français, par exemple pour les personnes en difficulté avec la langue.
Avec des auxiliaires de vie en CDI et d'autres en alternance, l'EHPAD doit aménager ses plannings pour constituer des équipes équilibrées et maintenir la qualité de la prise en charge des résidents. Pour soutenir sa démarche de professionnalisation, il fait bénéficier des formations internes aux stagiaires : bientraitance, communication avec la personne âgée, maladie d'Alzheimer... " La méthode semble bonne : le cursus se termine fin avril et toutes les personnes retenues ont respecté le contrat. Ce sera donc bientôt l'heure du bilan. Pour les stagiaires, qui passeront l'examen. Pour l'établissement aussi, qui a investi sur le double plan financier et humain mais n'a aucun recrutement garanti. Face à l'attractivité des assistantes de vie diplômées, Jean-Christophe Romersi reste confiant. " Un lien s'est créé, nous nous connaissons mutuellement, explique-t-il, et les périodes pratiques ont été l'occasion d'ancrer nos valeurs." Si la signature de CDI est dans l'air, la duplication du partenariat à d'autres établissements aussi.