Les professionnels de l'Ehpad peuvent être victimes d'accidents exposant au sang (AES).
Quand soigner peut être dangereux
L'exposition au risque de piqûre ou coupure en Ehpad. Tout le personnel peut être confronté au risque d'AES lorsqu'il pratique des soins paramédicaux ou intervient dans l'environnement : les infirmiers lors des prises de sang, injections, perfusions, réfection de pansements ainsi que l'ensemble des personnels intervenants sans distinction de qualification: présence d'aiguille dans le lit, déperfusion, lame de scalpel, chute des personnes, etc..
La prévention: une démarche soutenue par le chef d'établissement et le Médecin coordonnateur (MEDEC). La récente transposition en droit français de la directive européenne (voir encadré : "La réglementation applicable depuis un an ") renforce les obligations des employeurs publics et privés pour une meilleure protection des personnels. Le directeur d'EHPAD appuyé par le MEDEC doit établir une politique et un programme de prévention global qui s'intègre dans une démarche d'amélioration des conditions de travail, en concertation avec le médecin du travail et le CHSCT.
La démarche de prévention point par point
1. Evaluer des risques chez les résidents. Réaliser les sérologies auprès de l'ensemble des résidents (hépatite B, C, sida) est nécessaire à l'évaluation du risque. Il est recommandé d'avoir les résultats de ces sérologies à l'entrée des résidents dans l'Ehpad.
2. Déterminer les postes exposés et les pratiques à risques. Une étude permettra de chiffrer le nombre de personnes exposées aux piqûres accidentelles, la durée d'exposition par rapport à leur temps de travail (journée, semaine ou mois), la fréquence d'exposition ainsi que le nombre d'AES observé sur une année dans votre établissement. Grâce à la collecte de ces données vous allez pouvoir analyser les pratiques d'usage et le matériel à risque voire dangereux.
3. Le plan de prévention d'AES. Après avoir déterminé les postes et les pratiques à risque, le médecin coordonnateur hiérarchise les différents problèmes à résoudre (évaluation des causes précises pour décider des actions). Il va ainsi intégrer la sécurité dans l'organisation des soins et mettre en place avec vous l'ensemble des mesures de prévention parmi lesquelles la mise à disposition de matériel de sécurité obligatoire (voir article: les mesures de protection)
4. La surveillance des AES. Le questionnaire de surveillance nationale des AES-RAISIN 2014 peut être téléchargé sur le site du CCLIN(1) ou être saisi en ligne sur le site du CCLIN-Est. Ceci permettra d'extraire un document de surveillance des AES. Grâce à cet outil, vous pourrez déterminer en concertation avec le personnel et le CHSCT de nouvelles actions à mettre en place: formation, réorganisation du travail, élaboration de nouveaux protocoles ou encore choix de nouveaux matériels.