Que veut-on vraiment pour le grand âge ?
Le départ d'Aurore Bergé a plongé le secteur dans la stupéfaction. Alors qu'elle avait engagé un travail de fond réunissant pas moins de huit ministres au mois de novembre, et gagnant la confiance des fédérations, tout semblait réuni (une volonté politique, des échéances claires...) pour construire un dialogue efficace et initier enfin cette loi de programmation Grand âge tant attendue.
Mais voilà, patatras ! Un remaniement ministériel relègue l'audacieuse ministre à l'égalité hommes/femmes. Fini le grand chantier des solidarités ? La « nouvelle » arrivée, Catherine Vautrin, pas si nouvelle que cela si l'on en juge par ses fonctions de secrétaire d'État aux personnes âgées du Gouvernement Raffarin 3, assure que non et affirme dès sa prise de fonction ne pas avoir oublié « le défi qui est devant nous ». Pourtant, le champ de son ministère est si vaste (travail, santé, enfance, pauvreté, handicap...) qu'on se demande comment le grand âge pourra rester dans sa ligne de mire.
À l'heure où nous écrivons (15 janvier), des secrétaires d'État devraient être nommés dans les prochains jours. Espérons qu'aux côtés de Catherine Vautrin, ils pourront tenir les engagements de ses prédécesseurs pour faire de l'autonomie une véritable priorité.
Mais on ne peut quand même pas manquer de s'interroger sur la réelle volonté politique du chef de l'État. Trois ministres des solidarités en 18 mois, alors que la situation budgétaire des Ehpad n'a jamais été aussi dégradée... Mais surtout, alors qu'une ministre commence enfin à dialoguer, construire et programmer une réforme... De là à penser qu'Aurore Bergé dérangeait, il n'y a qu'un pas... Gabriel Attal s'est toutefois engagé devant les députés de la majorité à porter la question du grand âge à travers une loi de programmation, comme prévu dans la proposition de loi pour le Bien Vieillir. À suivre.