Parce que chaque situation et chaque accompagnement -formel ou informel- est unique, il est essentiel de favoriser un regard centré sur les capacités restantes de la personne plutôt que sur ses déficits, et de lui proposer un environnement adapté, chaleureux et sécurisé, sans être enfermant. Au Québec, plusieurs initiatives et structures se distinguent par leur caractère innovant.

La Maison Carpe Diem pour préserver l'autonomie des résidents

La Maison Carpe Diem est une structure d'hébergement reconnue, pour les personnes vivant avec la maladie d'Alzheimer. L'ambition y est claire : favoriser une approche centrée sur la personne, la compréhension et le respect de son histoire de vie et de ses besoins. Les compétences et l'engagement du personnel en sont des composantes clés. Formés pour accompagner les résidents dans leurs tâches quotidiennes, les professionnels sont avant tout recrutés pour leur savoir-être, leur polyvalence et leur capacité d'adaptation. Une large autonomie est en effet laissée aux habitants : liberté de circulation, participation aux tâches domestiques, absence d'horaires de lever, déjeuner, coucher... Plus encore, des aménagements architecturaux concourent à faire de la résidence un lieu de vie fonctionnel et « comme à la maison » : mobilier non institutionnel ; chambres entièrement personnalisables ; nombreux espaces partagés ; bureaux répartis à des endroits stratégiques de la Maison afin de maximiser la présence et la disponibilité du personnel ; aucun affichage ou médicament laissé à la vue de tous, etc.

Imaginer et construire des temps de répit et de soutien aux aidants

À Québec, le Centre d'accompagnement Humanitae propose une solution sur mesure, dédiée aux parents et proches aidants de personnes souffrant de maladies cognitives. La structure compte 29 lits, et les services offerts, comme la durée du répit (accompagnement en groupe ou en individuel, de courte, moyenne ou longue durée, allant de quelques heures à un mois) s'adaptent autant aux besoins de la personne atteinte que de son aidant. Autre solution, le baluchonnage permet de maintenir à domicile des personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer, tout en assurant une continuité de soins de haute qualité. C'est toute l'ambition de l'association Baluchon répit long terme. Un entretien préalable permet de découvrir la personne accompagnée, ses besoins, difficultés, habitudes, etc., et de sélectionner le profil de baluchonneur le plus adapté ; il remplacera l'aidant sur toutes ces actions du quotidien, 24h/24, durant la période définie (de 24h à 14 jours consécutifs par an). Les baluchonneurs, spécialisés dans la prise en charge de la responsabilité morale de l'aidant, bénéficient d'un recrutement ainsi que d'une formation particulièrement exigeante. Le Service public de santé québécois finance ce dispositif, avec un reste à charge pour l'usager de seulement 10 € par jour. Le délai d'attente est d'environ 3 mois, et le taux de satisfaction de 98 %. Toutes ces approches continuent d'être adaptées, enrichies et déployées. Elles feront par ailleurs de nouveau l'objet d'un voyage d'études avec Dialog Health en octobre 2025.