Le locus de contrôle est un concept proposé par un psychologue américain, Julian Rotter, dans les années 1960, qui décrit la manière dont un individu perçoit la cause des succès ou de ses échecs. Et si ce prisme aidait à mieux faire évoluer les salariés de son entreprise ?
Quel locus de contrôle pour les salariés du secteur du grand âge ?
Le locus de contrôle se définit comme « la tendance que les individus ont à considérer que les événements qui les affectent sont le résultat de leurs actions ou, au contraire, qu'ils sont le fait de facteurs externes sur lesquels ils n'ont que peu d'influence, par exemple la chance, le hasard, les autres, les institutions ou l'État ». Il permet d'évaluer le degré de maîtrise que chacun a le sentiment de posséder sur les événements qui rythment sa vie.
Locus de contrôle interne
Une personne avec un locus de contrôle interne croit qu'il existe un lien de causalité entre les actions qu'elle mène et les résultats obtenus. S'ils sont positifs, elle s'en estime responsable grâce ses efforts, son comportement, ses compétences, voire son expérience.
En cas d'échec, elle considère son travail insuffisant, son attitude mauvaise ou son niveau trop faible. En général, elle est maître de son destin.
Un salarié avec un locus de contrôle interne est persévérant, fait preuve de ténacité et de capacité à prendre des initiatives, d'une motivation élevée. Il a la faculté à se remettre en question, est souvent méthodique, ponctuel et fiable. Il pense aussi pouvoir maîtriser chaque détail, peut finir par perdre en confiance en lui et risquer le burn-out, car il est perfectionniste et égocentrique. Il manque aussi souvent d'humilité, fait preuve d'impatience et peut avoir du mal à faire confiance. Il ressort ainsi des études qu'il peine à s'intégrer dans une équipe et à déléguer des tâches et cherche à contrôler au maximum (ce qui finit par étouffer le groupe).
Locus de contrôle externe
Une personne avec un locus de contrôle externe considère que ses résultats sont liés à des éléments extérieurs : chance, concours de circonstances, faible difficulté de la tâche, intervention d'une tierce personne, environnement favorable. À l'inverse, ses échecs seraient liés à de la malchance, de mauvaises conditions de travail, l'erreur d'une autre personne, d'une mission impossible à remplir, d'une injustice, d'une conjoncture défavorable, une faute d'un supérieur ou de ses propres collègues.
Un salarié avec un locus de contrôle externe planifie souvent de manière floue et imprécise, analyse peu ses performances, s'interroge rarement sur son niveau d'investissement, se révèle souvent de mauvaise foi, se décourage vite, progresse lentement, peut se montrer négatif, influençable et fataliste. En revanche, il est aussi plus décontracté, spontané, altruiste et humble, accepte beaucoup mieux les situations inéluctables comme les maladies auxquels il peut être confronté. En d'autres termes, il gère mieux le sentiment d'impuissance.
Le locus de contrôle se forge dès l'enfance, par l'éducation, l'environnement familial, l'origine sociale, la culture, l'expérience et le statut hiérarchique.
Un outil pour l'entreprise
En général, les recruteurs préfèrent un candidat avec un locus de contrôle interne qui ne remet pas la cause de ses échecs et difficultés sur autrui.
Dans le domaine du recrutement, il est aisé d'évaluer avec des questions ciblées si le candidat a un locus de contrôle externe ou interne. Cela permet de le positionner au « bon endroit » dans la structure et de lui proposer un environnement de travail adapté.