Louis Ploton, psychiatre et professeur émérite de gérontologie à l'université Lyon-2, fait un point sur le rôle et la position des psychologues en établissement. Il note des ressources mal exploitées, des volumes d'heures restreints et constate les pertes de chance pour les résidents. Il commente aussi la prise en charge des malades psychiatriques et des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée.
Quelle place pour le psychologue en établissement ?
Quelle est la place de la psychologie dans les structures qui accueillent des personnes âgées dépendantes ?
Les équipes ne sont pas formées à la psychologie du point de vue psychodynamique. Elles croient trop à la rééducation, à la stimulation des malades. Je n'ai pas peur de dire que cette approche persécute les patients fragiles. Il faudrait tenter de les motiver en s'appuyant sur les ressorts affectifs mais ce type d'approche existe trop peu que ce soit dans les services gériatriques ou dans les Ehpad.
Les psychologues n'ont pas la place qu'elles méritent dans les établissements ?
Les psychologues ne sont effectivement pas traités comme des cadres. Les Ehpad tournent autour du directeur, du médecin-coordonnateur et du cadre de santé ou de l'infirmière-référente. Les psychologues sont membres de l'équipe pluridisciplinaire, mais rarement de l'équipe de direction.
Toutes les personnes entrant en Ehpad doivent-elles voir le psychologue ?
Tout le monde n'a pas besoin d'une psychothérapie toutefois le soin psychologique fait partie intégrante du soin aux vieillards dépendants.
L'absence d'évaluation psychologique empêche de comprendre la souffrance dès l'entrée en établissement, ainsi que les conflits familiaux. En conséquence, trop souvent, les responsables de structures ne savent pas repérer les besoins psychiques. De fait on ne montre aux psychologues que les personnes qui dérangent...
La psychologue n'assure pas que des thérapies. Elle...